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Culture - Cimaises

Déconstruire et reconstruire !

La galerie Janine Rubeiz* propose une double exposition. Avec Leila Jabre Jureidini qui s'exerce à différentes techniques pour aborder un seul thème et les bijoux permutables de Virginie Corm, l'espace s'anime pour les fêtes.

Et si on amputait un véhicule, qu’en restera-t-il ?

« Et si c'était ? » Telle n'est pas l'exacte question par laquelle Leila Jabre Jureidini aborde ce nouveau travail totalement différent des précédents. La bonne question serait : « Et si ce n'était pas ? » « Si on pouvait changer le cours du temps » devrait être remplacé par « et si l'homme avait choisi de ne pas faire, comme ne pas bombarder Hiroshima ou ne pas torturer les Rwandais » ? Pour l'artiste diplômée de Parsons (New York) et de la Sorbonne (sociologie et anthropologie), tout travail démarre par des interrogations : « J'ai un sujet en tête que je développe à travers plusieurs techniques et selon les médias adéquats. »
La subtilité et l'énergie (positive) de ses œuvres résident dans le traitement ludique des sujets – le moins qu'on puisse dire – graves. Le tableau muni de gommes pour effacer le croquis du Rwandais réalisé par simple crayon mine sur toile ou les tableaux permutants de Hiroshima ne rappellent-ils pas le monde naïf de l'enfance ? Par ailleurs, l'installation intitulée « Démonter » n'est-elle pas un témoignage du passé, du temps qui tue /sans détruire, puisqu'il laisse des marques de civilisation. Tout est donc question de destruction/reconstruction, voiler / dévoiler. Peut-on faire « rewind » ? « J'ai encore une naïveté en moi, confie Jureidini, ou une sorte d'idéalisme qui me pousse à voir toujours une lumière au bout de l'obscurité. The Undoing est le titre de ces différentes fenêtres qui s'ouvrent vers des interrogations diverses. Ainsi la femme, tantôt burka, tantôt bikini (tout dépend de l'angle où se place le visiteur), a-t-elle choisi son sort ? À quel moment a-t-elle décidé volontairement /involontairement de se voiler ou de se dévoiler ? Et si la Vespa, synonyme de mobilité, était déconstruite, qu'adviendra-t-il ? » Toute la réflexion a commencé par le panneau des toiles de « champignons » de Hiroshima interchangeables en arbres pour finir enfin par Rwanda, cette toile interactive où le visiteur tente d'effacer les cicatrices sur le portrait de l'Africain, mais y réussit difficilement. « Ces questionnements sociaux ou d'ordre philosophique, qui dictent les mouvements des êtres et changent le cours de la planète, ne sont peut-être que cicatrices du passé que l'homme tente d'effacer. » L'art, également, n'a-t-il pas le pouvoir de permuter les cases de l'histoire ?

*Galerie Janine Rubeiz (Raouché), ouverte du mardi au vendredi de 10h à 19h. Tél. : 01/868290.

« Et si c'était ? » Telle n'est pas l'exacte question par laquelle Leila Jabre Jureidini aborde ce nouveau travail totalement différent des précédents. La bonne question serait : « Et si ce n'était pas ? » « Si on pouvait changer le cours du temps » devrait être remplacé par « et si l'homme avait choisi de ne pas faire, comme ne pas bombarder Hiroshima ou ne pas torturer les...

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