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Moyen Orient et Monde - Le point

Fin de printemps

Le président du tribunal, Mahmoud Kamel el-Rachidi, a prononcé samedi le mot fin d'un interminable film égyptien en blanchissant le « vilain », comprendre Hosni Moubarak, son ministre de l'Intérieur et six hauts responsables de la sécurité pour leur rôle dans la répression des manifestations de janvier-février 2011 qui avaient fait officiellement 846 morts et plus de 1 600 blessés à travers les onze gouvernorats du pays. Condamné pour corruption, dans une autre affaire, l'ancien raïs sera bientôt libre, ayant purgé sa peine de trois ans. Cette soudaine clémence n'en est pas une, a fait valoir le principal magistrat, parce que « le retard mis à prononcer l'inculpation (trois mois) prouve qu'il y avait insuffisance de preuves ». Puis, se ravisant : « Laissons tout cela, a-t-il dit, au Juge des juges (c'est-à-dire Dieu) qui condamnera ou absoudra un homme se trouvant à un âge avancé. » Et de renvoyer les irréductibles sceptiques aux 280 pages résumant un dossier explicatif de 1 340 pages...
Quelques instants plus tard, l'ex-président accordait par téléphone à la télévision progouvernementale Sada al-Balad une interview expresse. Petits extraits : – « J'ai ri en écoutant le premier verdict, en 2012 » (la condamnation à perpétuité) ; – « Le soulèvement de 2011 a été le fruit d'une conspiration. » Fomentée par qui ? Réponse : « Je ne peux pas vous dire au téléphone s'il s'agissait ou non des Américains. » Bon, bon, on a compris.
Après un départ cahotant, la grande vague censée tout balayer sur son passage était parvenue à venir à bout des terribles batgaguiyah et des chameliers du désert, obtenir la fin d'un règne sans partage de trois décennies, organiser les premières élections libres, enfin déboulonner Mohammad Morsi et sa bande d'incompétents qui arboraient un costume islamique taillé à leur mesure. Pas mal pour un peuple que l'on disait imperméable à toute forme de démocratie. Mais, depuis, les militaires sont de nouveau aux commandes, la question se pose à nouveau de savoir si cela peut durer longtemps et à quel prix – le tout assorti de jugements à l'emporte-pièce compréhensibles à la rigueur, injustifiables en tout cas. C'est que des milliers d'Ikhwane croupissent désormais dans les geôles de l'État, condamnés à la suite de simulacres de procès dont la majorité n'auront duré que quelques minutes à peine ; d'autres attendent que soit appliquée à leur encontre la peine de mort alors qu'il est évident qu'il n'en sera rien. À l'opposé, des partisans de l'ancien régime refont progressivement surface, que l'on croyait à jamais relégués dans les oubliettes de la petite histoire, tandis que les législateurs se bousculent, promulguant à tout vent des textes qui limitent un peu plus chaque jour les droits de l'homme.
Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi réaffirmait dimanche soir qu'il n'était pas question d'un retour en arrière et qu'au contraire, « une nouvelle Égypte est en train de naître, démocratique et moderne, fondée sur la justice, la liberté, l'égalité et la lutte contre la corruption » (sic). L'homme de la rue, lui, a retrouvé sa proverbiale résignation, héritage de siècles d'une domination dont seule l'identité changeait mais jamais la nature oppressive. Exemple : les services de renseignements ont-ils vraiment modifié leur comportement, qu'ils aient été à la solde des Ottomans, des Britanniques, de Fouad 1er puis de son fils Farouk 1er, de Nasser, de Sadate et de Morsi ?
L'Égypte est mal partie ? Bien sûr que oui. Mais il en est de même des autres pays arabes où avaient éclos des soubresauts populaires un peu hâtivement baptisés révolutions et dont certains en étaient à leur énième re-naissance. Samedi dernier, des hommes sont tombés lors des heurts avec la police, lorsqu'ils ont entrepris de converger vers la mythique place al-Tahrir. D'autres connaîtront peut-être le même sort demain ou bien à l'occasion de la prière de vendredi. La preuve que, comme la mer s'il faut en croire Paul Valéry, les mouvements de masse sont toujours recommencés.
Seulement voilà : l'Égyptien est las et les combats interminables, à l'issue incertaine, ce n'est pas son fort. D'autant plus que la vie lui a imposé un autre combat, celui de tous les jours, plus épuisant et exigeant. L'unique gagnant du bras de fer engagé voilà quatre ans, vous murmure-t-on à l'oreille, pourrait être la confrérie jadis fondée par Hassan el-Banna. Mais rien n'est moins certain. Le cimetière des causes, grandes ou petites, est peuplé de bonnes intentions véhiculées par de faux prophètes dont le tort a été de prendre leurs désirs pour des réalités.

Le président du tribunal, Mahmoud Kamel el-Rachidi, a prononcé samedi le mot fin d'un interminable film égyptien en blanchissant le « vilain », comprendre Hosni Moubarak, son ministre de l'Intérieur et six hauts responsables de la sécurité pour leur rôle dans la répression des manifestations de janvier-février 2011 qui avaient fait officiellement 846 morts et plus de 1 600 blessés...

commentaires (2)

Trop occupé à épier les rapports cordiaux entre cet aSSadique et certains djihadistes ; nom d'une des bases essentielles de l’intégrisme ; ce n'est aussi pas dans les sphères des fanatiques bariolés que l’hassine 1er noirci aurait pu prendre des leçons de déontologie ! Il faut se faire une raison : le triste Walïyoûlfakihisme qu’il rêve d'imposer sur ce mont äâmil-ouvrier Campagnardisé en tant qu’arme, yâïïï, de dissuasion Per(s)cée repartira bredouille, car il est impossible d’imposer quelque chose qui s'évapore et qui n'existe donc pas. D'ailleurs, alors que Nabää 1er n'en démord pas, que le Tonnerre à Rien comme souvent prête à rire : "Il est sûûûr, a-t-il suggéré, de les dissuader avec notre arme anthracite avant même le début d’un conflit." ! Naïîîîm le Kâssim et quelques autres Sous, sous-fifres ne prennent plus de gant et reconnaissent que leur prétexte fakihàRieniste n’a été retenu que pour des raisons, yîîîh, bureaucratiques ; parce que c'était la seule raison sur laquelle ce monde ras pouvait encore tomber d'accord. Que le leurre et la perfidie fassent partie de l'arsenal hezbbollâhîîî(h) qui se "respecte!"; faut pas trop demander ; mais qui espère en vain se faire respecter n'est pas une révélation. Mais le cynisme avec lequel le fakîhdiotisme en use a de quoi laisser pantois même ces djihadistes-là qui, pourtant en la matière, ne laissent pas leur part au chat ; et comptent quelques hurluberlus hirsutes super-mentors qualifiés hier encore de super-menteurs.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 21, le 02 décembre 2014

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Commentaires (2)

  • Trop occupé à épier les rapports cordiaux entre cet aSSadique et certains djihadistes ; nom d'une des bases essentielles de l’intégrisme ; ce n'est aussi pas dans les sphères des fanatiques bariolés que l’hassine 1er noirci aurait pu prendre des leçons de déontologie ! Il faut se faire une raison : le triste Walïyoûlfakihisme qu’il rêve d'imposer sur ce mont äâmil-ouvrier Campagnardisé en tant qu’arme, yâïïï, de dissuasion Per(s)cée repartira bredouille, car il est impossible d’imposer quelque chose qui s'évapore et qui n'existe donc pas. D'ailleurs, alors que Nabää 1er n'en démord pas, que le Tonnerre à Rien comme souvent prête à rire : "Il est sûûûr, a-t-il suggéré, de les dissuader avec notre arme anthracite avant même le début d’un conflit." ! Naïîîîm le Kâssim et quelques autres Sous, sous-fifres ne prennent plus de gant et reconnaissent que leur prétexte fakihàRieniste n’a été retenu que pour des raisons, yîîîh, bureaucratiques ; parce que c'était la seule raison sur laquelle ce monde ras pouvait encore tomber d'accord. Que le leurre et la perfidie fassent partie de l'arsenal hezbbollâhîîî(h) qui se "respecte!"; faut pas trop demander ; mais qui espère en vain se faire respecter n'est pas une révélation. Mais le cynisme avec lequel le fakîhdiotisme en use a de quoi laisser pantois même ces djihadistes-là qui, pourtant en la matière, ne laissent pas leur part au chat ; et comptent quelques hurluberlus hirsutes super-mentors qualifiés hier encore de super-menteurs.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 21, le 02 décembre 2014

  • "les mouvements de masse sont toujours recommencés. Le cimetière des causes, grandes ou petites, est peuplé de bonnes intentions véhiculées par de faux prophètes dont le tort a été de prendre leurs désirs pour des réalités." ! Oui, et alors ? C'est la loi du genre ! Et pourquoi non ? Sauf si on ne veut pas bousculer !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 27, le 02 décembre 2014

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