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Liban

Barrages et séismes

Comment se prémunir contre des séismes destructeurs qui restent dans le domaine des probabilités (même si leur occurrence ne fait pas de doute) sans ruiner la société ? Contre quelle magnitude de séismes se protéger et à quel prix ? De telles questions cruciales ont fait l'objet d'une table ronde qui a clôturé le colloque sur les séismes, animée par un grand nombre d'experts et modérée par Jocelyne Gérard, du département de géographie de l'USJ, l'un des principaux organisateurs de l'événement, au campus de cette université rue de Damas.
Parmi les nombreuses idées sur l'incertitude du risque et la nécessité d'une préparation de la société aux éventualités (renforcement des bâtiments, sensibilisation, polices d'assurance adaptées...), certaines notions ont été apportées spécifiquement sur la question des barrages, des structures majeures pouvant être fragilisées par les secousses. À une question de L'Orient-Le Jour sur le danger qui pèserait sur les barrages et celui qu'ils représentent eux-mêmes sur les failles quand ils sont situés en zone sismique, des réponses ont été apportées par plusieurs experts présents.
Selon Alexandre Sursock, directeur du Centre de géophysique, on ne peut s'empêcher de faire des barrages, comme c'est le cas partout au monde. Il ajoute que s'assurer de la solidité du barrage lui-même n'est pas le problème le plus pressant, ce sont les installations complémentaires (tunnels, tuyaux...) qui peuvent être fragilisées. En outre, a-t-il ajouté, il convient de parvenir à un zonage sismique assez fin au Liban pour tenir compte du facteur des failles sismiques dans le choix des sites.
Pierre-Yves Bard, ingénieur, explique qu'il existe des indications sur la sismicité induite par le remplissage des barrages, mais que le phénomène est loin d'être cerné ou compris. L'exploitation du barrage mènerait à l'accélération d'un processus naturel, selon lui, et cela reste à surveiller.
Pour Fadi Geara, doyen de l'Esib, les normes de sécurité applicables à un barrage sont de loin supérieures à celles d'un bâtiment : en d'autres termes, on est supposé prémunir un barrage contre un séisme du type qui survient tous les mille ans, et non tous les 50 ans, comme pour les immeubles. Ceci dit, selon lui, le choix du site d'un barrage reste tributaire de l'eau et non de la sismologie, mais il convient de prendre les précautions nécessaires en cas de présence de failles.
Enfin, Fadi Hamdan, directeur du DRMC, s'est demandé qui décide, dans le cas de la construction d'une structure majeure comme un barrage, du niveau de protection à prendre contre les séismes. Il a insisté sur le fait que c'est au gouvernement de prendre de telles décisions et, surtout, d'adapter les mesures de précautions dans la construction aux spécificités libanaises.

Comment se prémunir contre des séismes destructeurs qui restent dans le domaine des probabilités (même si leur occurrence ne fait pas de doute) sans ruiner la société ? Contre quelle magnitude de séismes se protéger et à quel prix ? De telles questions cruciales ont fait l'objet d'une table ronde qui a clôturé le colloque sur les séismes, animée par un grand nombre...

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