Un Somalien-Américain abattu par des hommes armés à Mogadiscio

Un ingénieur somalien, citoyen américain revenu il y a un an dans son pays, a été abattu par des hommes armés à Mogadiscio, ont annoncé la municipalité de la capitale somalienne pour laquelle il travaillait et ses proches.

Abdulahi Ali Anshur, âgé d'une soixantaine d'années, travaillait comme consultant pour la municipalité sur des projets de rénovations de rues et de routes. Il était diplômé de planification urbaine de l'université californienne UCLA, et il avait longtemps vécu à Minneapolis, avant de rentrer à Mogadiscio.

"Des éléments violents l'ont abattu", a déclaré à la presse le maire de Mogadiscio, Hassan Mohamed Hussein, utilisant la terminologie servant à décrire les islamistes shebab. Selon sa famille, il a été abattu mardi soir par des inconnus qui ont arrêté son véhicule dans le quartier de Hodon, dans le sud de la capitale somalienne.
"Deux hommes armés de pistolets l'ont abattu. Ils lui ont ordonné de descendre de voiture avant de lui tirer dessus à plusieurs reprises", a expliqué Mohamud Ali, un parent de la victime.

"Nous ne savons pas pourquoi il a été visé. C'était un homme humble et sans histoire, qui avait abandonné une vie confortable aux Etats-Unis pour aider son pays. Il ne méritait pas qu'on lui prenne la vie pour récompense", a-t-il poursuivi.

Selon ses proches, son épouse, également citoyenne américaine et militante de la société civile, l'avait accompagné à Mogadiscio, tandis que leurs enfants poursuivent leurs études aux Etats-Unis.
Il existe une importante diaspora somalienne à l'étranger et de nombreux Somaliens ont la double nationalité. Les Somaliens qui le pouvaient ont fui le chaos et la guerre civile que connaît le pays depuis la chute du président Siad Barre en 1991.

La capitale somalienne reste une des villes les plus dangereuses du monde, mais un nombre croissant de Somaliens de l'étranger rentrent à Mogadiscio depuis que les shebab en ont été chassés en août 2011, pour faire des affaires ou pour aider les fragiles autorités somaliennes installées depuis septembre 2012.
Plusieurs d'entre eux ont été assassinés, le plus souvent pour leurs liens avec les autorités somaliennes que les shebab continuent de combattre.