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Washington "préoccupée" par les luttes de pouvoir en Somalie, se retire d'une conférence

Les Etats-Unis, profondément préoccupés par les luttes de pouvoir que se livrent les dirigeants somaliens, ont annoncé mardi se retirer d'une conférence internationale consacrée à ce pays en guerre civile depuis plus de 20 ans.

Washington a appelé les dirigeants à "s'élever au-dessus des divergences politiques qui les éloignent de l'important travail de réunification du pays", dans un communiqué de la porte-parole du département d'Etat, Jen Psaki.
Le président Hassan Sheikh Mohamud et son Premier ministre Abdiweli Sheikh Ahmed sont en conflit ouvert depuis des mois.

Des élus acquis au président souhaitent même le vote d'une motion de défiance contre le chef du gouvernement.
Mais une session parlementaire destinée à discuter le sujet s'est soldée par un échec mardi. Des députés opposés au projet ont empêché le président de l'Assemblée d'ouvrir la séance, certains brandissant des papiers sur lesquels étaient écrit "Pas de motion pour du liquide", en référence à des rumeurs selon lesquelles des élus auraient reçu de l'argent pour voter la défiance. "Tout le monde criait, personne n'écoutait le président de l'Assemblée qui essayait de faire baisser la tension", a expliqué un élu, Abdi Barre Yusuf. "Nous sommes partis sans accord sur le sujet".

Dans son communiqué, Mme Psaki a ajouté que les "Etats-Unis (observaient) avec préoccupation les troubles politiques récents en Somalie". "Les initiatives pour faire voter au Parlement une motion de défiance contre le Premier ministre ne servent pas les intérêts du peuple somalien", a-t-elle poursuivi. Dans ce contexte, Washington "ne voit pas l'intérêt" d'envoyer des représentants à une conférence organisée à Copenhague sur la Somalie en novembre, qui devrait rassembler le gouvernement somalien et des donateurs internationaux.

La semaine dernière, les Nations unies et l'Union européenne avaient déjà mis en garde contre ces luttes de pouvoir, qui compromettent les efforts de paix dans le pays. L'actuel gouvernement, soutenu par la communauté internationale qui le présentait comme le meilleur espoir de paix et de retour à un Etat effectif en plus de 20 ans de guerre civile, a largement déçu ses partisans qui désormais dénoncent, comme avec les précédentes administrations, corruption et luttes de pouvoir.

En place depuis 2012, il peine comme les précédents à asseoir son pouvoir au-delà de Mogadiscio et sa périphérie, malgré les défaites successives infligées par la force militaire de l'Union africaine dans le Centre et le Sud aux insurgés islamistes shebab.

Dans de nombreuses régions, les shebab, en partant, laissent la place à des chefs de guerre qui tentent d'imposer leur autorité. La semaine dernière, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné le risque d'une nouvelle famine dans le pays, trois ans seulement après la précédente au cours de laquelle plus de 250.000 personnes sont mortes de faim.
La Somalie est privée de réelle autorité centrale depuis la chute du régime autoritaire du président Siad Barre en 1991, renversé par des chefs de guerre. Le pays est depuis plongé dans le chaos, livré aux milices claniques, groupes armés islamistes et gangs criminels.

Les Etats-Unis, profondément préoccupés par les luttes de pouvoir que se livrent les dirigeants somaliens, ont annoncé mardi se retirer d'une conférence internationale consacrée à ce pays en guerre civile depuis plus de 20 ans.
Washington a appelé les dirigeants à "s'élever au-dessus des divergences politiques qui les éloignent de l'important travail de réunification du pays", dans...