La diplomatie américaine s'est refusée vendredi à confirmer officiellement une nouvelle incursion militaire russe dans l'Est rebelle de l'Ukraine, après que Kiev eut dénoncé l'entrée sur son territoire depuis la Russie de dizaines de chars et de troupes.
La porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a expliqué que son gouvernement avait "vu hier (jeudi, Ndlr) des chars de guerre, véhicules blindés et camions de transport massés à peu près à 25 km de la frontière russe". Et "nous avons vu aujourd'hui des informations provenant d'Ukraine selon lesquelles la Russie avait fait passer en Ukraine de l'artillerie lourde, notamment des chars T-64 et des pièces d'artillerie Howitzer", a-t-elle détaillé lors de son point de presse quotidien en lisant un communiqué. "Si cela était confirmé, les Etats-Unis condamne(raient) cette toute dernière incursion en territoire ukrainien. Ce serait une nouvelle violation flagrante de l'accord de Minsk", un accord de cessez-le-feu signé début septembre, a prudemment commenté la porte-parole américaine. Mme Psaki a précisé plusieurs fois à des journalistes que les Etats-Unis "ne disposaient pas de confirmation indépendante" sur cette incursion militaire russe qu'a annoncée l'Ukraine vendredi.
Kiev a en effet dénoncé l'entrée depuis la Russie de dizaines de chars et de troupes dans l'Est ukrainien où cinq soldats ont été tués, nouveau signe d'une détérioration depuis les élections séparatistes dimanche dernier.
Sur fond de craintes d'une nouvelle offensive rebelle, le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko a affirmé que "32 chars, 16 obusiers et 30 camions militaires Kamaz avec des troupes" avaient pénétré en Ukraine depuis la Russie et se dirigeaient vers Krasny Loutch, dans la région de Lougansk.
Washington fustige depuis des mois la présence de soldats et armes russes en Ukraine pour épauler les séparatistes. Mme Psaki a encore réclamé vendredi leur "retrait" et le "rétablissement de la souveraineté ukrainienne".
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