François appelle à intervenir en faveur de deux évêques orthodoxes enlevés en Syrie

Un évêque oriental a demandé au pape d'intervenir auprès du gouvernement turc au cours de sa visite à Ankara le 28 novembre pour tenter d'obtenir la libération de deux évêques orthodoxes enlevés en Syrie en avril 2013.

François a reçu vendredi au Vatican une quarantaine d'évêques de diverses confessions chrétiennes proches du mouvement des Focolari. Le métropolite en Europe de l'Eglise syriaque orthodoxe, l'Indien Theophilos Kuriakose, a rappelé l'enlèvement en avril 2013 par un groupe armé islamiste des deux évêques orthodoxes d'Alep (nord de la Syrie), Mgr Boulos Yazigi et Mgr Yohanna Ibrahim, très respectés dans le dialogue interreligieux.

"Mon humble appel est que Sa Sainteté, au cours de son voyage imminent en Turquie, puisse avoir l'occasion d'intervenir auprès du gouvernement pour la libération de nos frères évêques enlevés", a plaidé le métropolite.

Quelques mois après l'enlèvement des deux prélats, des rumeurs ont fait état de leur détention par des militants tchétchènes sur le territoire turc.n D'autres religieux, dont le jésuite italien Paolo Dall'Oglio, ont disparu en Syrie l'an dernier.

Alors que les conflits font rage en Syrie et en Irak, deux pays voisins, François se rendra pour la première fois en Turquie du 28 au 30 novembre. Il doit rencontrer le président Recep Tayyip Erdogan, le nouveau Premier ministre Ahmet Davutoglu et le président pour les Affaires religieuses, Mehmet Görmez.

Ce voyage doit porter sur le pluralisme et la coexistence religieuse entre islam et christianisme, sur le sort des chrétiens d'Orient et des réfugiés de Syrie et d'Irak, ainsi que sur le rapprochement avec les orthodoxes.

Les autorités turques ont parfois été accusées d'avoir ménagé, voire discrètement aidé l'organisation de l'Etat islamique (EI), par aversion pour la rébellion kurde, en particulier pendant le siège de Kobané, ville syrienne kurde frontalière de la Turquie. Ankara a aussi, par ses contacts en Syrie, réussi à plusieurs reprises à obtenir la libération d'otages retenus dans le pays.