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Moyen Orient et Monde - Portrait craché #6 Stephen Harper

Je suis comme je suis ?

Mark Blinch/Reuters

En même pas deux mois, il aura eu terriblement peur. La première fois, le 18 septembre dernier, ce n'était pas grand-chose. Mais tout de même. Il était braqué sur l'Écosse, tout entier, comme tétanisé en attendant le résultat du référendum sur l'indépendance, un des chats de Laureen Ann, sa femme, sur les genoux. Il ne comprenait pas comment des gens comme Alex Salmond pouvaient ne serait-ce que penser exercer une fonction publique ; il se disait que Philippe Couillard, le pourtant fédéraliste PM québécois, pouvait très vite fantasmer après un yes scottish. La deuxième frayeur a été insupportable : il a passé quinze interminables minutes caché par ses bodyguards dans un placard-cagibi du Parlement à Ottawa pendant que Michael Zehaf-Bibeau tirait avec sa carabine sur tout ce qui bougeait. Puis il a pu être exfiltré. Qui a dit qu'être Premier ministre du Canada était un job de tout repos...


Stephen Harper a toujours aimé se faire peur. En se cherchant. En parcourant et reparcourant, comme Harry Potter la nuit dans les interminables couloirs de Poudlard en faisant tout pour éviter le professeur Snape, la carte de son génome. Et celle de son identité – de ses identités, plutôt : politique, culturelle, économique, sociale, sociétale, environnementale, diplomatique... Se faire peur en changeant de place. De côté de lit. En traversant des frontières ou des miroirs. En superposant des convictions. Se faire peur en entrant, furieusement, en guerres.


Ultraconservateur, il était d'abord libéral, collé aux pantalons de Pierre Elliott Trudeau, qu'il quitte pour Jim Hawkes, dont il s'emploiera quelques années plus tard à souiller l'image. Il honnit l'exception québécoise et fait tout pour que l'Alberta l'imite. Il se dédit sur le dossier des armes à feu et louvoie sur les droits des homosexuels juste pour caresser ses électeurs dans le sens du poil. Il tire à boulets rouges sur son propre parti avec lequel il divorce pour intégrer et gérer un lobby congloméré banquiers-assureurs-entrepreneurs. Il nomme, dans ses différents gouvernements, des flopées de femmes ministres, tout en infligeant à l'immense et quasi virginal Canada le label de putain de l'écologie : le bilan environnemental de son pays est sans doute le pire de tous les pays industrialisés. Il aurait adoré être américain, mais ne se prive pas de taper sur les doigts de Sam, et lui rappeler qu'il n'est pas tant oncle que (petit) grand frère. Pire : à l'heure où les États-Unis d'Amérique n'ont jamais été aussi critiques, du moins dans la forme, de la politique d'Israël, Stephen Harper a anamorphosé le Canada en Sganarelle, carrément, de l'État hébreu, d'une façon tellement systémique que cela en devenait pathétique.


Stephen Harper aurait adoré faire de ses 9 984 670 km² une arène géante pour tous les Call of Duty, tous les Game of Thrones du monde. C'est un belliqueux, Stephen Harper. Un salafiste, certes soft : c'est le Canada tout de même, du conservatisme; renfermé sur lui-même, sur sa vérité, même pas plurielle, sur ses convictions polymorphes et élastiques; un militaire en cravate, infligé d'une espionnite suraiguë ; une Castafiore, oui, mais qui sait exactement où s'arrêter. Pourquoi? Parce qu'il sait qu'il a été élu par un peuple phénoménal, infiniment évolué, et qui peut le virer à n'importe quel moment.
Stephen Harper déteste ne pas être aimé.

En même pas deux mois, il aura eu terriblement peur. La première fois, le 18 septembre dernier, ce n'était pas grand-chose. Mais tout de même. Il était braqué sur l'Écosse, tout entier, comme tétanisé en attendant le résultat du référendum sur l'indépendance, un des chats de Laureen Ann, sa femme, sur les genoux. Il ne comprenait pas comment des gens comme Alex Salmond pouvaient ne...

commentaires (1)

Harper doit être du hezb résistant pour mériter autant d'égard!!! ! ou alors si , une fois n'est pas coutume , Ziad ne parle pas du hezb c'est que forcément il y a un amalgame quelque part , lol.... à moins que Couillard ( hahaha ! ) se révélera en "être " un , si un jour il décidait de singer le scottish ! cet article est freezant !

FRIK-A-FRAK

12 h 26, le 31 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Harper doit être du hezb résistant pour mériter autant d'égard!!! ! ou alors si , une fois n'est pas coutume , Ziad ne parle pas du hezb c'est que forcément il y a un amalgame quelque part , lol.... à moins que Couillard ( hahaha ! ) se révélera en "être " un , si un jour il décidait de singer le scottish ! cet article est freezant !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 26, le 31 octobre 2014

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