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Culture - Musique

Métro-boulot-dodo, selon Joshua Bell

Joshua Bell, l'actuel génie du violon, étonne avec son Stradivarius à 4 millions de dollars, ses récitals à travers le monde et son bis pour l'éducation musicale.

Joshua Bell jouant incognito dans le métro.

Et pour cela, tous les moyens sont bons. Tout récemment, Joshua Bell a choisi de se produire dans le hall de l'immense gare historique de Washington, Union Station. Accompagné de neuf jeunes musiciens (qu'il a formés), il a joué durant 30 minutes avec l'énergie qu'on lui connaît. Plus de mille personnes, transitant par ce lieu, se sont arrêtées pour l'écouter
interpréter des œuvres de Bach et de Mendelssohn. Sa musique a creusé la haute voûte et a dominé les bruits incessants des allers-retours du flot de voyageurs et du ronronnement des machines.
Pourquoi a-t-il choisi cette plateforme scénique ? Dans son souci de marquer l'importance et l'impact de la musique dans le quotidien, il a voulu rappeler une expérience à laquelle il s'était soumis il y a sept ans. Ainsi, en 2007, à la demande du quotidien Washington Post, il s'était installé incognito avec son violon dans une station de métro le matin à une heure de pointe. Coiffé d'une casquette, il avait joué durant trois quarts d'heure et n'avait récolté que 32 dollars, donnés par seulement sept personnes qui s'étaient brièvement arrêtées pour l'écouter. Quant au billet de 20 dollars laissé à ses côtés, il parvenait de l'unique personne l'ayant reconnu. À travers ce test, le journaliste du Washington Post, Gene Wengarten, avait voulu savoir si, «dans un environnement ordinaire, à une heure inappropriée, l'on est capable de percevoir la beauté, de s'arrêter pour l'apprécier et de reconnaître le talent dans un contexte inattendu». Son article-analyse rédigé à ce sujet lui avait valu le Prix Pulitzer en 2008.

Ses violons de l'automne et des autres saisons
Joshua Bell s'attendait à ce que les gens, pressés de se rendre au travail, ne s'arrêtent pas pour l'écouter maniant son instrument. À leur exemple, lui aussi, en pleine performance, ne peut que se concentrer sur son jeu. «Car, dit-il, face à des centaines de gens qui ont payé des centaines de dollars pour écouter l'interprétation de partitions ayant plus de cent ans, la perfection est de mise.»
Au point que l'on doit entendre dans la salle une aiguille tomber pour que la magie opère, ce qui n'arrive pas lorsque l'on se bouscule bruyamment pour ne pas rater son train. Cependant, la nouvelle apparition, annoncée cette fois, du célèbre violoniste dans ce lieu de passage qu'est la gare, lui a permis de révéler son immense talent, en plein jour et non pas sous un camouflage. Pour inciter directement le grand public à entrer de plain-pied dans l'univers de la musique, malgré son rythme de vie trépidant, et lui faire goûter même un cours moment de magie.
Une expérience également d'un grand intérêt pour ce musicien de 47 ans, au faîte de sa gloire, qui se dit «chanceux de recevoir des invités à des projets hors du commun et de collaborer avec des artistes de différentes disciplines. Et je dis oui à tout». Il a notamment partagé le grand écran avec Meryl Streep, il est apparu dans Sesame Street, a joué pour Barack Obama et à la cour d'Angleterre. Totalisant plus d'une centaine de performances par an. À la mi-octobre, il était au programme de l'Opéra royal de Mascate. De là, on le retrouve en Californie, puis au Canada. Sans que la boucle ne soit bouclée: les violons de l'automne appelant sans fin les autres saisons.

Et pour cela, tous les moyens sont bons. Tout récemment, Joshua Bell a choisi de se produire dans le hall de l'immense gare historique de Washington, Union Station. Accompagné de neuf jeunes musiciens (qu'il a formés), il a joué durant 30 minutes avec l'énergie qu'on lui connaît. Plus de mille personnes, transitant par ce lieu, se sont arrêtées pour l'écouterinterpréter des...

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