Rechercher
Rechercher

Économie - Liban - Récompense

Carlos Ghosn reçoit la prestigieuse distinction « ABANA Achievement Award » 2014

Devenu incontournable, cet événement tombe toujours après les réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI et rassemble des centaines de personnalités internationales de la banque, de la finance et de l'industrie.

Carlos Ghosn entouré du Dr Amer Bisat et de David Rubenstein.

Le Liban a récemment été à l'honneur du dîner annuel de l'Association des banquiers arabes d'Amérique du Nord (ABANA) à New York. Le Franco-Libanais né au Brésil Carlos Ghosn, l'un des patrons les plus puissants de l'automobile mondiale, à la tête du Groupe Renault-Nissan, y a reçu la prestigieuse distinction « ABANA Achievement Award » 2014. La cérémonie était animée par Ali Velshi de la chaîne al-Jazira, en présence du Libanais Amer Bisat, président d'ABANA, et du directeur général de BlackRock.

David Rubenstein, ancien conseiller de Jimmy Carter, un des trois « sultans du pétrole », cofondateur et co-PDG du puissant Carlyle Group, une société privée spécialisée dans l'investissement et la défense, a rendu hommage au rôle de leader mondial joué par Carlos Ghosn, « une source d'inspiration et un défenseur inspiré de la compréhension interculturelle et de la diversité dans le monde des affaires ». La présence libanaise a été aussi marquée par Ixsir et ilili qui ont offert aux convives une bouteille de vin du Liban – Carlos Ghosn est l'un des premiers actionnaires d'Ixsir – ainsi que des délices sucrés préparés par le prestigieux restaurant libanais « ilili ».


Perpétuant la tradition établie depuis les années 1980 de présenter ce prix à un leader emblématique du monde de la finance et des affaires, ABANA a sélectionné cette année Carlos Ghosn pour ce prix en reconnaissance de son leadership novateur dans le domaine automobile, plus particulièrement au sein du groupe Renault–Nissan, ainsi que pour son rôle de leader mondial.
Devenu incontournable, cet événement qui tombe toujours en octobre après les réunions annuelles de la Banque mondiale et du FMI, rassemble des centaines de personnes du monde international de la banque et de la finance. Carlos Ghosn rejoint ainsi les anciens lauréats qui ont reçu cette distinction honorifique, dont notamment Hutham S. Olayan, Mohammad Ali Alabbar, Bader al-Saad, Mohammad al-Jaser, Mohammad el-Erian, Faisal al-Ayyar, Lubna Olayan, Richard Debs, le prince al-Walid ben Talal et Abdul Magid Shoman.

 

(Pour mémoire : Carlos Ghosn n'entrera pas en politique au Liban, il "cumule déjà trop d'emplois")

 

Source d'inspiration
PDG du groupe Renault-Nissan Motor, deux entreprises aux chiffres d'affaires combinés de 150 milliards d'euros, Carlos Ghosn est aussi le président du plus grand constructeur automobile russe, AvtoVAZ. En 2013, cette « alliance » qui emploie plus de 450 000 personnes dans environ 200 pays, est classée quatrième groupe automobile dans le monde, qui a vendu l'an dernier 8,3 millions de véhicules, soit un sur 10 dans le monde.
Renault et Nissan bénéficient d'un partenariat interculturel productif qui a duré le plus longtemps dans l'histoire de l'automobile. Aujourd'hui, ce groupe compte plusieurs partenaires du secteur automobile : Daimler en Allemagne, Dongfeng en Chine, Mitsubishi au Japon, Ashok Leyland en Inde, et AvtoVAZ en Russie. Leader incontesté des véhicules à zéro émission, le groupe continue d'explorer pour trouver de nouvelles technologies plus efficaces et innovantes.

 

(Lire aussi : Le défi de Carlos Ghosn : faire gagner le « Made in France »)

 

Différences et potentiel
« Nos différences sont nombreuses, notre potentiel est grand. Il en va de même pour nos défis », a déclaré Carlos Ghosn dans son allocution d'acceptation du « ABANA Achievement Award ». Répondant à David M. Rubenstein, il avoue « que malgré nos efforts, il reste beaucoup de différences culturelles et de malentendus dans le monde des affaires d'aujourd'hui... J'ai été et continuerai d'être un défenseur de la compréhension interculturelle, ainsi que pour la promotion de la diversité ».
C'est avec fierté qu'il cite l'exemple réussi des différences interculturelles de l'alliance entre Renault, une société européenne, et Nissan, un constructeur automobile japonais et nord-américain, qui était en faillite. « Il n'y avait en fait pas de précédent pour ce genre d'arrangement, dit-il. C'était une approche unique mais très pragmatique... Nous avons maintenu une attitude de respect mutuel tout en maintenant nos cultures distinctes », ajoute-t-il.


Carlos Ghosn estime que le même type de pont entre les différentes cultures est nécessaire aujourd'hui à une échelle beaucoup plus grande dans le monde arabe. « Le monde arabe vit bien en deçà de son potentiel, car la région est riche en ressources, en terres, et a une population jeune... Le monde arabe a toutes les qualités requises pour une plus grande prospérité économique. Toutefois, malgré ce potentiel, beaucoup souffrent du niveau élevé chronique du chômage. Cela conduit au désespoir et finalement à l'extrémisme. Nous devons détruire les murs existants et les obstacles au commerce. Pour cela nous devons réduire la peur », poursuit-il.
Car le monde arabe est en proie à la division et à la crainte, ce qui handicape le développement économique. « Réaliste », il fait un constat de la situation qui prévaut dans cette partie du monde. « De toute évidence, nous ne pouvons effacer ce qui nous rend différents. Notre culture, notre religion, notre éducation font partie intégrante de nous en tant qu'individus. Mais nous devons trouver un moyen concret pour que les gens voient ces différences comme une source de richesse et d'enrichissement, plutôt que comme une source de suspicion. »

 

(Lire aussi : Ghosn supprime le poste de numéro deux de Nissan après des résultats financiers décevants)

 

Grandir au Liban
Citoyen du monde bien avant que le terme de « mondialisation » ne fasse partie de notre lexique, Carlos Ghosn estime avoir eu la « chance » d'être exposé dès son jeune âge à différentes cultures. « Je suis né au Brésil, j'ai passé une partie de mon enfance au Liban, et j'ai fait mes études supérieures en France », raconte-t-il.
« Cela m'a apporté une ouverture d'esprit. Mes années d'école au Liban ont été particulièrement importantes. Comme la plupart d'entre vous le savent, le Liban est une nation dynamique connue depuis longtemps pour sa diversité culturelle et ethnique. Par rapport à la région dans son ensemble, le pays a bénéficié longtemps à la fois de la diversité religieuse et de la tolérance », souligne-t-il.
Cette diversité culturelle sera une « base formidable » qui l'aidera plus tard dans le monde de l'entreprise mondiale. « J'ai appris très tôt comment traiter avec des personnes de différents horizons, de voir les choses à travers les yeux des autres, qui sont des compétences dans les affaires d'aujourd'hui. Si nous pouvons faire encore un peu de progrès dans la transformation de la manière dont nous traitons avec nos différences dans le monde arabe, nous verrons fleurir les économies dans la région », assure-t-il.
« Mais je suis réaliste. Je ne prétends pas avoir des solutions spécifiques aux nombreux conflits qui secouent la région aujourd'hui. Mais chacun de nous peut promouvoir l'idée que nos différences peuvent constituer une force, que nous devons adopter de nouvelles façons de regarder l'autre et d'imaginer de nouvelles possibilités pragmatiques », a conclu Carlos Ghosn.

 

Lire aussi

Nissan: Ghosn a touché plus de 7 millions d'euros l'an passé

Le Liban a récemment été à l'honneur du dîner annuel de l'Association des banquiers arabes d'Amérique du Nord (ABANA) à New York. Le Franco-Libanais né au Brésil Carlos Ghosn, l'un des patrons les plus puissants de l'automobile mondiale, à la tête du Groupe Renault-Nissan, y a reçu la prestigieuse distinction « ABANA Achievement Award » 2014. La cérémonie était...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut