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Sport - Marathon de Beyrouth - Portrait

Ali Kedami, un infatigable « globe-trotter » !

Entraîneur et participant assidu au marathon de Beyrouth, « coach Ali » a fait le tour du monde lors de courses de longue distance, notamment dans les déserts chinois et arabes.

Dans sa petite boutique, « coach Ali » propose des marques de chaussures de course peu connues et qui ne sont vendues nulle part ailleurs au Liban. Photo Caroline Fréchard

Il a plus de mille kilomètres dans les jambes et pourtant, Ali Kedami se définit comme un nouveau coureur. Au cours des cinq dernières années, il a enchaîné les courses aux quatre coins du monde, des sols givrés de l'Antarctique aux montagnes du Chili, lors de courses en autosuffisance de plus de 250 km.
La détermination de ce coureur, que personne ne croit lorsqu'il raconte qu'il n'est pas professionnel, porte un joli prénom : Saria. « C'est pour ma fille que je cours, explique-t-il, mon but est de franchir un jour, avec elle, une de ces distances. »
Après avoir passé son enfance en Côte d'Ivoire, où il faisait partie d'une équipe de football, Ali Kedami revient au Liban et arrête le sport. « En Afrique, je ne courais que pour être en forme aux entraînements. Lorsque je suis arrivé au Liban, j'ai beaucoup travaillé à la forgerie, explique-t-il, car se faire une place dans le pays tout juste sorti de la guerre alors que je ne lisais et n'écrivais pas l'arabe n'a pas été si simple. » Il prend 20 kilos jusqu'à ce que, en 2005, il court le marathon de Beyrouth pour perdre du poids. « Jusqu'en 2008, je ne m'entraînais pas régulièrement et étais parfois blessé à la fin des marathons que je courais annuellement. »
Cette année-là lui est venu le déclic : l'électricité des 40 000 coureurs du marathon de Paris et le sourire de sa fille à l'arrivée lui donnent l'envie de s'investir. En avril 2011, Saria l'attend au bout des 111 km de la course Damas-Beyrouth que termine son papa. « Elle était émerveillée, sourit-il, car un marathon, c'est quelque chose, mais là, le défi était énorme.
Je ne pouvais pas ne pas terminer. » Née en 2000, Saria, qui souffre d'épilepsie, est admirative devant les courses de son père. Elle-même a déjà couru 3 km puis 5 km, et sera au départ de la course de 10 km qui aura lieu en même temps que le marathon de Beyrouth
le 9 novembre.

Généreux et passionné
Généreux et passionné, « coach Ali » n'entraîne pas que sa fille : il est bénévole avec d'autres sportifs dans le cadre de Beirut 542, un programme conçu par l'Association du marathon de Beyrouth pour des Libanais n'ayant jamais tenu de longue distance. « Ali est un modèle pour de nombreux coureurs », témoigne Khodor Badran, qui s'entraîne avec lui depuis quelques années et l'a rejoint pour l'aventure « De-feet cancer », une course caritative qui a eu lieu en mai. Avec 7 autres coureurs, Khodor et Ali ont effectué en cinq jours l'équivalent de cinq marathons, du sud au nord du Liban. Leur course de charité avait permis de récolter 70 000 dollars au profit du centre Saint Jude pour les enfants atteints de cancer.
Pour couronner le tout, Ali Kedami vient d'ouvrir son propre magasin, World Runner, au centre Galaxy de Hazmieh.
« Ce n'est pas de ce magasin que je vis, explique-t-il, je continue bien sûr à l'atelier de forgerie. » Encore une fois, c'est ainsi l'envie de partager sa passion pour les trails et la course qui le guide :
« J'avais moi-même du mal à trouver de bons conseils dans de nombreuses grandes enseignes car les vendeurs ne sont pas des coureurs, ils ne connaissent donc pas bien leurs produits. » Ce n'est pas le cas de sa petite boutique, où coach Ali propose des marques peu connues en vente nulle part ailleurs au Liban, comme Hoka ou Redlight, des baskets légères à fort amorti spécialement conçues pour courir en ville, aux bas de contention qui réduisent les blessures des débutants.
World Runner a déjà attiré de nombreux marathoniens.

Une inspiration...
Au-delà des conseils, Ali Kedami offre certainement à ses clients une inspiration en racontant d'une voix simple ses courses dans les déserts du Sahara et de Gobi, en Islande et dans les montagnes du Chili ou de Madagascar. Coureur du monde, véritable « globe-trotter » infatigable, ses trails futurs pourraient bien se dérouler dans le Grand Canyon, aux États-Unis, ou au Val d'Aoste, en France...
Et au bout du parcours, un jour, cette course avec Saria.

Il a plus de mille kilomètres dans les jambes et pourtant, Ali Kedami se définit comme un nouveau coureur. Au cours des cinq dernières années, il a enchaîné les courses aux quatre coins du monde, des sols givrés de l'Antarctique aux montagnes du Chili, lors de courses en autosuffisance de plus de 250 km.La détermination de ce coureur, que personne ne croit lorsqu'il raconte qu'il n'est...

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