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Agenda - Écologie

Beit Chabab fait rimer tradition et environnement

Attirer l'attention sur les atouts naturels et historiques du village le temps d'un week-end, une manière de sensibiliser les habitants à l'écologie.

Un petit joyau dans un village typiquement libanais.

Le week-end dernier, Beit Chabab organisait une journée de visite grâce à l'antenne locale de Terre Liban, association environnementale active depuis 1994. Son objectif : mettre en valeur les qualités du lieu et encourager ses habitants à en prendre soin.
Ainsi, quelque 150 participants, le plus souvent extérieurs à Beit Chabab, ont eu l'occasion d'admirer les atouts de ce bel endroit. Des jardins, d'abord, que les particuliers étaient invités à photographier. Des représentants de l'artisanat local ont aussi répondu présent. Parmi eux se trouvait Naffah Naffah, dernier maître saintier du pays, capable de fondre jusqu'à cinq cloches par mois. Seul héritier d'une longue tradition portée par la manufacture du village, qui existe depuis le XVIIIe siècle, il est une fierté locale.
Pourtant, si l'événement a attiré les curieux, comme ce couple de sexagénaires venus de Tripoli pour « se changer les idées, profiter de la marche et échapper un peu aux tensions de leur ville », les 14 000 habitants que compte Beit Chabab n'ont pas tous pris la peine de se déplacer. En cause, selon Marie Ghobril, l'une des organisatrices de l'événement, un manque d'intérêt pour leur village en tant que tel. « Derrière cette découverte des richesses du lieu, il s'agit d'attirer l'attention sur la manière dont celui-ci se dégrade, au même titre que tout le pays. Entre projets immobiliers peu regardant quant à la destruction du patrimoine historique et manque d'intérêt pour l'écologie, notre lieu de vie est à bout de souffle. »
En effet, derrière cette journée de promenade dans le temps, une cause plus importante, mais tout aussi sensible : l'environnement. Il y a quelques années, cinq femmes, Marie Ghobril, Martine Charvet, Khadija Henoud, Amal Bitar, Athina Ghoussoub, décident de faire de l'écologie un enjeu citoyen à Beit Chabab. En intervenant dans cinq écoles et quatorze églises, elles saisissent à bras le corps la question du tri des déchets. En s'impliquant personnellement dans le recyclage, elles espèrent toucher chaque famille, mais réalisent vite que le chemin est long et que les mentalités peinent à changer, toutes générations confondues.
« Un jour que nous organisions un nettoyage des rues plus qu'essentiel avec quelques bénévoles, un petit garçon a jeté un bâtonnet de glace à nos pieds, nous invitant à le ramasser d'un air espiègle », explique Mme Ghobril, atterrée par ce comportement.
« Avant les élections municipales, le conseil municipal nous a donné un terrain pour que l'on puisse déposer du plastique, des piles, des ampoules, etc. Mais il n'est pas allé plus loin dans le processus, et le recyclage ici tient uniquement à notre activité », raconte-t-elle. De toute évidence, mobiliser l'État et les citoyens est un problème sysiphéen. « Je ne sais pas si nous continuerons longtemps. Pourtant, cette prise de conscience écologique est une nécessité au Liban, et cela ne tient qu'à la bonne volonté des familles », explique celle qui, après plusieurs années de combat, se heurte une fois de plus à une passivité quasi générale.
Dimanche soir, c'était donc entre satisfaction des visiteurs et découragement des organisateurs qu'oscillait cette journée.

Le week-end dernier, Beit Chabab organisait une journée de visite grâce à l'antenne locale de Terre Liban, association environnementale active depuis 1994. Son objectif : mettre en valeur les qualités du lieu et encourager ses habitants à en prendre soin.Ainsi, quelque 150 participants, le plus souvent extérieurs à Beit Chabab, ont eu l'occasion d'admirer les atouts de ce bel endroit. Des...