Tunisie: manifestation contre la torture et "l'impunité de la police"

Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté mercredi devant le ministère de l'Intérieur à Tunis pour dénoncer la torture et "l'impunité de la police", a constaté une journaliste de l'AFP.

"A bas les bourreaux, à bas leurs alliés au sein de la justice", proclamait une pancarte brandie par une manifestante lors de ce rassemblement auquel avaient appelé plus d'une vingtaine d'associations et d'ONG.
"La torture existe toujours et reste pratiquée. Et on a l'impression que la police est forte d'un sentiment d'impunité", a dit à l'AFP Radhia Nasraoui, avocate et militante historique contre la torture policière, une pratique très répandue sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali.
"L'une des choses ayant changé aujourd'hui, c'est que certains policiers et agents des prisons parlent eux aussi pour dénoncer la torture. Mais la justice reste lente", a-t-elle ajouté.

Les autorités assurent qu'il n'y a que des cas isolés aujourd'hui, mais les défenseurs des droits de l'Homme affirment que les mauvais traitements restent répandus et largement impunis.
Aucune réforme de la justice et de la police, organes centraux de la répression sous Ben Ali, n'a été entreprise depuis la révolution de 2011.

L'ONG de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a appelé mardi la Tunisie à enquêter sur le décès suspect en détention de Mohamed Ali Snoussi qui, selon des témoins, avait été battu et menacé de viol lors de son arrestation.