Rechercher
Rechercher

Liban

Militaires otages : le mouvement de protestation n’est pas près de s’arrêter

Pneux enflammés à Dahr el-Baïdar. Photo Danielle Khayat

Le dossier des militaires pris en otage par Daech et le Front al-Nosra n'ayant pas progressé durant ce week-end, les familles des soldats ont tenu leurs promesses et ont poursuivi leurs mouvements de protestation, bloquant des routes au Nord et dans la Békaa. Et rien ne présage qu'ils s'arrêteront de sitôt. Si les proches des familles ont assuré à L'Orient-Le Jour que leurs manifestations se poursuivront seulement au Nord et dans la Békaa, « jusque-là », rien n'empêche qu'ils déplacent leur sit-in jusqu'aux autoroutes du Sud aussi.
Samedi, les proches du soldat enlevé Ibrahim Mgheyt ont bloqué la route internationale reliant Tripoli à Beyrouth et ont détourné le trafic vers la route maritime, causant un énorme embouteillage et menaçant d'isoler carrément la région du Nord. Les parents des otages ont également bloqué l'autoroute de Tarchich-Zahlé avec des pneus brûlés, menaçant de dresser prochainement leurs tentes devant le Grand Sérail ou la prison de Roumieh. À Kalamoun, où la tente de protestation est toujours dressée, la famille de l'otage Pierre Geagea a sommé l'État d'entamer des « négociations sérieuses », appelant « le prince d'al-Nosra », Abou Malek el-Talleh, à libérer leur enfant avant la fête d'al-Adha. La route Ouyoun el-Simane-Baalbeck a également été coupée à la circulation et des jeunes ont bloqué en soirée l'autoroute reliant Riyak à Baalbeck au moyen de pneus brûlés, près de l'intersection du village de Temnine. Si l'ensemble de ces routes a été rouvert avant la fin de la journée de samedi, la route de Dahr el-Baïdar est restée totalement bloquée pour la cinquième journée consécutive, hier, au grand dam des conducteurs qui ont quitté leurs voitures pour poursuivre leur chemin à pied, sans toutefois protester contre les mesures prises par les parents des otages dont ils ont qualifié la cause d'« humaine et juste ».
Dans ce contexte, le directeur général de la Chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture dans la Békaa, Youssef Geha, a assuré que la fermeture des routes dans la région a causé une hausse des prix des légumes et des fruits que les camionnettes transportent entre Beyrouth et la Békaa. « Le prix du transport a également été affecté, les conducteurs des camions ayant été obligés de faire de longs détours pour délivrer leur marchandise, a-t-il confié à l'agence al-Markaziya. Les agriculteurs se plaignent aussi du retard pris pour écouler leur production agricole. »
De son côté, le président du Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL), Fouad Zmokhol, a assuré, dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour, que « nous ne pouvons que compatir et comprendre les actions désespérées de ces familles et nous espérons que leurs actions porteront leurs fruits et aideront à la libération des militaires otages ». « C'est la cause humanitaire qui prime dans cette affaire et il est, en tout cas, encore tôt de parler du coût économique de la fermeture de la route de Dahr el-Baïdar, a-t-il indiqué. Au bout de quatre jours, nous ne pouvons pas encore parler d'effet direct dramatique. Ces routes ont déjà été fermées temporairement lors de tempêtes violentes dans le passé et les prix n'ont pas été affectés de manière aussi rapide. Mais si le phénomène dure encore longtemps, nous ferons face à une première et l'effet sera alors direct. Il s'agit en effet d'une région vitale que l'on détache de la capitale. » Et d'ajouter : « La fermeture d'une route principale comme celle reliant Beyrouth à la Békaa pourrait être dramatique à plus d'un niveau. En premier lieu, cette route est utilisée par beaucoup de personnes qui se rendent de la Békaa vers la capitale pour assurer leur gagne-pain. Le mouvement de marchandises entre Beyrouth et la Békaa est par ailleurs important et régulier. De nombreux citoyens et voyageurs empruntent cet axe principal pour se rendre à leurs universités, à leurs écoles ou encore à l'aéroport. Mais il est encore prématuré d'envisager que la fermeture de cette route se poursuive. Ce n'est pas envisageable et cela serait dramatique. »
Les proches des militaires enlevés ont pourtant assuré hier qu'ils bloqueront l'autoroute internationale de Tripoli, depuis Qalamoun, et la route maritime, aujourd'hui à partir de 5h et jusqu'à 9h, en signe de protestation. La route de Dahr el-Baïdar-Tarchich sera également bloquée, « jusqu'à ce que le gouvernement s'active », a assuré l'un des proches des otages à L'Orient-Le Jour. « Nous ne sommes pas près de nous arrêter », a-t-il affirmé.

B.M.

Le dossier des militaires pris en otage par Daech et le Front al-Nosra n'ayant pas progressé durant ce week-end, les familles des soldats ont tenu leurs promesses et ont poursuivi leurs mouvements de protestation, bloquant des routes au Nord et dans la Békaa. Et rien ne présage qu'ils s'arrêteront de sitôt. Si les proches des familles ont assuré à L'Orient-Le Jour que leurs...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut