Nigeria: le Sénat approuve un emprunt d'un milliard de dollars pour renforcer l'armée contre Boko Haram

Le Sénat nigérian a approuvé jeudi une demande du président d'emprunter un milliard de dollars (près de 800 millions d'euros) pour renforcer l'armée contre Boko Haram, dont les combattants ont attaqué deux villages.

Ce prêt doit servir à acheter des navires, des armes et des hélicoptères, a indiqué une commission sénatoriale, ajoutant que le Bélarus fournirait les hélicoptères. Les autorités n'ont pas précisé pour l'heure quels pays fourniraient les autres équipements. La demande de prêt doit encore être approuvée par la Chambre des représentants pour être signée par le président Goodluck Jonathan.

Le chef de l'Etat a été appelé dans le pays à livrer une "guerre totale" au groupe islamiste armé, qui s'est emparé de pans entiers du territoire dans les Etats de Yobe, Borno et Adamawa (nord-est) ces dernières semaines.

Au vu des cinglants revers infligés par Boko Haram à l'armée, les troupes semblent sous-équipées face aux insurgés, même si l'état-major assure que les soldats reprennent désormais du terrain. La menace a été de nouveau illustrée avec les attaques lancées par les islamistes contre deux villages de l'Etat de Borno mercredi et jeudi, qui ont fait vingt morts.

Parmi les morts figurent un professeur du secondaire et un pasteur, a déclaré à l'AFP un haut responsable local, sous couvert d'anonymat. "Dix-huit personnes ont été également tuées dans les deux communautés, et beaucoup d'autres ont été blessées par balle", a-t-il ajouté.
Les assaillants ont aussi incendié dix églises et des bâtiments scolaires dans les villages de Shaffa et Shindiffu, à quelque 200 kilomètres au sud-ouest de Maiduguri, la capitale de l'Etat, a précisé un témoin, Musa Mshelia.

Boko Haram, dont le nom peut se traduire par "l'éducation occidentale est un péché", a visé à de multiples reprises des églises et des écoles depuis son soulèvement en 2009. L'armée nigériane a affirmé mercredi que le chef du groupe islamiste, Abubakar Shekau, avait été tué, mais cette revendication relève de la propagande aux yeux de nombreux observateurs.