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Liban - Terrorisme

Les négociations sur les otages piétinent, l’armée prise pour cible à Tripoli

Le Comité des ulémas musulmans sunnites a estimé, hier, qu'il n'y aura pas de solution au dossier des militaires enlevés à Ersal si le Hezbollah continue à refuser leur échange contre des prisonniers fondamentalistes détenus à Roumieh. Un soldat a par ailleurs été tué dans une attaque contre un barrage militaire à Tripoli.

Mohammad Hussein a été enterré hier dans son village natal de Tikrit.

L'attaque contre le barrage de l'armée a vivement inquiété la population de Tripoli et a été interprétée par le mufti de la ville comme étant une tentative des fondamentalistes d'étendre la bataille de Ersal au Liban-Nord.
À ce propos, le Front al-Nosra a annoncé, hier, via un compte Tweeter, que les locaux où sont détenus les militaires libanais otages capturés à Ersal ont été la cible d'un « obus téléguidé », soulignant que les soldats sont sains et saufs. Le tweet accuse également l'armée libanaise de tuer ses propres soldats.
L'information n'a pas pu être vérifiée hier, l'armée libanaise ne publiant aucun communiqué, ou information officielle à ce sujet. Selon des sources ayant requis l'anonymat, les militaires kidnappés par le Front al-Nosra avaient été transférés samedi hors du jurd de Ersal, dans un lieu « sûr » à l'intérieur de la Syrie. Dans un autre tweet, le Front al-Nosra a indiqué avoir détruit des véhicules militaires appartenant au Hezbollah, dans le jurd de Nahlé, dans la Békaa.
Les parents des militaires enlevés au début du mois d'août par le Front al-Nosra et par les miliciens de l'État islamique ont coupé hier, durant trois heures, l'autoroute Beyrouth-Tripoli, dans les deux sens au niveau de Qalamoun, gardant la vieille route maritime ouverte. Ils ont expliqué qu'ils n'ont pas bloqué la route de Dahr el-Baïdar hier, comme ils l'avaient fait lundi, car ils ont voulu tenir parole et exécuter la mise en garde adressée au ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk. Ils poursuivront cependant l'escalade en bloquant des routes au Liban-Nord. « Nous avons perdu confiance en l'État », a souligné un porte-parole des parents des soldats enlevés, notant que « lors de leur sit-in au centre-ville, ils s'étaient réunis avec le Premier ministre, Tammam Salam, mais que ces réunions ont été vaines. Il nous faut désormais des actions. »

L'épouse de Ali Bazzal
De son côté l'épouse du soldat Ali Bazzal, Rana Fliti, qui avait rencontré des membres du Front al-Nosra pour tenter de sauver son mari, a indiqué, dans une conférence de presse, que « les familles des militaires enlevés mèneront des actions sur tout le territoire libanais ». S'adressant aux ministres et aux députés, elle les a priés d'agir : « Le sang des militaires est aussi important que celui de vos enfants . »
Au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, elle a indiqué : « Arrêtez l'effusion de sang. Gardez une porte ouverte aux négociations. Dans le cas contraire, dans les prochaines 48 heures, ils (le Front al-Nosra et l'EI) se mettront à tuer les militaires les uns après les autres. »
Ali Bazzal a figuré dans la vidéo diffusée samedi dernier au moment de l'exécution de Mohammad Hamiyé. Bazzal, qui avait éclaté en sanglots, avait appelé sa famille à agir pour le libérer sinon il sera le prochain soldat à être liquidé.
Également hier, une délégation des parents des militaires enlevés a présenté ses condoléances à la famille de Mohammad Hamiyé. Les parents des soldats enlevés menacent d'avoir recours à l'escalade et cela pour faire pression sur le gouvernement afin qu'il négocie la libération des militaires.

Les ulémas
Le Comité des ulémas musulmans s'est dit prêt à négocier encore une fois avec les preneurs d'otages notant cependant qu'actuellement tous les contacts avec eux ont été coupés.
« Au cas où le Hezbollah continue de refuser l'échange entre les soldats enlevés et les prisonniers fondamentalistes à Roumieh, il n'y aura pas de solution », c'est ce qu'a indiqué une source du Comité des ulémas musulmans.
Toujours selon cette source, « certaines parties au Liban ont commencé à nous traiter d'une façon négative comme si nous avions porté préjudice au Liban et au gouvernement, allant jusqu'à nous accuser d'être les porte-parole du Front al-Nosra ou de l'EI. Tout cela est regrettable, surtout que nous avons œuvré pour que les soldats chrétiens, druzes et chiites soient libérés avant les sunnites. Nous avons dit aux ravisseurs que l'enlèvement de militaires libanais ne sert pas la révolution syrienne et que leur guerre est en Syrie et non au Liban, et qu'ils commencent à se faire des ennemis au Liban, même parmi les parties qui les soutenaient. Cela s'applique surtout aux habitants de Ersal qui les avaient accueillis à bras ouverts ».
« Si seulement le gouvernement libanais avait montré un peu plus de flexibilité, nous aurions pu arrondir les angles et nous aurions revu à la baisse les demandes des ravisseurs. Malheureusement, le gouvernement s'entête et il est impossible donc de négocier avec les ravisseurs. Il existe un important nombre de personnes arrêtées injustement à Roumieh, nous aurions pu ouvrir leurs dossiers et entamer les négociations sur ces bases avec les fondamentalistes. Mais le gouvernement a refusé cette proposition dans le but de ne pas porter atteinte au prestige de l'État », a-t-on appris de même source.

Tripoli
Par ailleurs, le mufti de Tripoli, le cheikh Malek Chaar, a mis en garde contre le fait de transposer les combats de Ersal à Tripoli. Il a appelé dans une interview télévisée les hommes politiques à calmer la rue.
Selon un communiqué de l'armée, « un poste de la troupe à Beddaoui a été la cible de tirs causant la mort d'un soldat, Mohammad Khaled Hussein, né en 1988 et originaire du Akkar. Les militaires ont riposté et se sont lancés à la poursuite des assaillants ».
Selon une source de sécurité, des soldats ont été blessés dans l'attaque et l'armée s'est massivement déployée dans le secteur.
Mohammad Hussein a été enterré hier dans son village natal de Tikrit, après des funérailles à Tripoli.
Enfin, un homme a été blessé après que des inconnus lui eurent tiré dessus hier, à Bab el-Tebbané. Il s'agit de Fayçal Assouad.

L'attaque contre le barrage de l'armée a vivement inquiété la population de Tripoli et a été interprétée par le mufti de la ville comme étant une tentative des fondamentalistes d'étendre la bataille de Ersal au Liban-Nord.À ce propos, le Front al-Nosra a annoncé, hier, via un compte Tweeter, que les locaux où sont détenus les militaires libanais otages capturés à Ersal ont été la...
commentaires (2)

LAISSER ÉGORGER NOS SOLDATS NE SERT QUE LES FANATIQUES ET LES EXTRÉMISTES !

LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

09 h 37, le 24 septembre 2014

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Commentaires (2)

  • LAISSER ÉGORGER NOS SOLDATS NE SERT QUE LES FANATIQUES ET LES EXTRÉMISTES !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    09 h 37, le 24 septembre 2014

  • Mais enfin le Comité des ulémas musulmans sunnites est-il sous l'autorité de la plus haute autorité religieuse sunnite de ce pays, soit le mufti de la République, maintenant le très digne cheikh Abdel-Latif Derian ? A mon humble avis, la dignité de ces ulémas est en question. Ils auraient dû et devraient encore d'urgence exiger des ravisseurs de nos soldats, avec qui ils sont en bon contact, la préservation de la vie de ces soldats à n'importe quel prix, même celui de s'offrir à prendre leur place. Telle serait la grande dignité de leur part.

    Halim Abou Chacra

    05 h 05, le 24 septembre 2014

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