Syrie: une "erreur humaine" derrière la mort d'enfants après des vaccinations

Une "erreur humaine" est probablement à l'origine de la mort d'une quinzaine d'enfants syriens après une campagne de vaccination contre la rougeole dans une zone rebelle du nord du pays, a indiqué jeudi l'opposition.

"Les rapports privilégient la possibilité d'une erreur humaine qui a abouti à l'usage d'atracurium à la place du solvant qu'il fallait utiliser avec le vaccin", a indiqué Ahmad Tohmé, chef du gouvernement intérimaire de l'opposition en exil, cité par le site internet du cabinet.

L'atracurium est une substance utilisée en anesthésie générale.

M. Tohmé a précisé que l'enquête se poursuivait pour déterminer si l'erreur, commise dans des centres de vaccination dans la région d'Idleb (nord-ouest), contrôlée en majorité par les rebelles, était "de nature criminelle".

Le gouvernement intérimaire de l'opposition "a demandé la détention de l'ensemble de l'équipe qui a participé à la campagne de vaccination", a-t-il indiqué. L'équipe est formée de volontaires syriens travaillant avec l'opposition.

Ce gouvernement avait auparavant donné instruction pour arrêter la deuxième vague de vaccinations contre la rougeole, commencée lundi, après la mort des quinze enfants.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a fait état jeudi de la mort d'un 16e enfant.

"Alors que la dose d'atracurium utilisée lors d'une anesthésie est de 0,5 milligramme pour un kg (du poids de la personne), la dose qui a été donnée à chaque enfant était de 5 mg", indique un rapport cité par M. Tohmé. "Cette dose est suffisante pour paralyser (les organes) des enfants pesant moins de 10 kg".

D'après M. Tohmé, 62 enfants de plus de deux ans ont pu être sauvés.

Le conflit en Syrie, débuté il y a plus de trois ans, a provoqué de très importants mouvements de population, avec des millions d'enfants déplacés et réfugiés.

En conséquence, toutes les campagnes traditionnelles de vaccination ont été perturbées ou interrompues. L'ONU a indiqué plus tôt cette année que 1,6 million d'enfants devaient être vaccinés en Syrie contre la polio, la rougeole, les oreillons et la rubéole.