Wikipédia a souvent du bon pour ne pas oublier. La peste est une maladie à multiples facettes qui est mortelle pour l'homme. Elle est causée par le bacille Yersinia pestis, découvert par Alexandre Yersin de l'Institut Pasteur en 1894. La peste noire de 1347-1352 a profondément marqué l'Europe en exterminant 25 % à 50 % de la population du continent. Quant au choléra, c'est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse. En 1503, un officier de Vasco de Gama a décrit une épidémie de diarrhées cataclysmiques rapidement mortelles (en 8 heures) et provoquant 20 000 morts à Calicut en Inde. Limitées initialement à l'Asie, ces épidémies se développent au XIXe siècle en véritables pandémies qui atteignent le Moyen-Orient, l'Europe et les Amériques. Il n'empêche : à un moment ou un autre, il faudra choisir. Ne serait-ce que pour éviter d'être choisi. Englouti.
Au Liban plus qu'ailleurs, rien n'est plus insupportable que la mauvaise foi. Surtout quand elle est érigée en praxis politique. Rien n'est plus insupportable que ces bataillons d'autruches tellement indignées qu'on dirait qu'elles ont avalé des balais par erreur – une ingestion qui ne les empêche aucunement pourtant de plonger jusqu'à l'aine la tête dans n'importe quel bac de sable. Rien n'est plus insupportable que cette fixation pathologique et névrosée sur cet arbre qui cache une gigantesque Amazonie. Parce qu'aujourd'hui, le constat est simple : depuis l'émergence et le crachat au visage du monde de Daech (ou État islamique, ou Isis, ou EIIL ou EIIS ou peu importe...), ce monde-là en général et les Libanais en particulier semblent avoir furieusement occulté l'hypermenace que représentent les ayatollahs de Téhéran, Bachar el-Assad de Damas et, last but not least, le Hezbollah, démultiplié à l'échelle de la planète.
Indépendamment du considérable écart d'âge entre eux, Daech et son aîné le Hezbollah ont quelques rubans d'ADN en commun. Fils du terrorisme (maintenant pour l'un, au commencement, dans les 80's pour l'autre), tous deux se sont approprié Allah presque organiquement, dans une fusion et une interprétation malades et mortifères. Tous deux, aussi, ont su combiner une singulière approche de la martyrologie avec un art de la guerre dans les deux cas assez impressionnant. Mais cela reste détails. L'énorme point commun qui est le leur est leur détermination génétique à dynamiter les frontières et à noyer dans l'acide tout concept d'État dans son acceptation la plus répandue, pour, des ruines, modeler ou remodeler une entité purement fasciste : le califat pour l'un, wilayet el-faqih pour l'autre.
À part cela, quelque chose de fondamental, d'irrécupérable, de définitif les sépare. Les hiérarchise, dans leurs nocivités respectives. Le premier, Daech, reste(ra) un épiphénomène, monstrueux certes, mais qui, à terme, plus ou moins facilement, sera éradiqué. Même Oussama Ben Laden a été annihilé – et l'on ne va même pas du principe que ce Daech-là est, in fine, une création syrienne, ou israélienne, ou iranienne : la complotite suraiguë sera laissée à d'autres. Surtout, il n'hésite pas une seconde à annoncer la couleur, toutes les couleurs, sans la moindre hypocrisie, sans la moindre circonvolution : what you see is what you get. Le second, le Hezbollah, de par ses anamorphoses successives à l'intérieur de ce tissu libanais dans lequel il n'a jamais, au grand jamais, voulu véritablement s'inclure, de par ses innombrables masques, de par les circonvolutions et les emberlificotements de son secrétaire général, est infiniment plus retors. Et puis, il fait partie du corps. De la maison. Il est utérin. La question est simple : vaut-il mieux mourir décapité, dans l'instant, ou crever à long terme, comme par empoisonnement au mercure par exemple ?
Bien sûr, la barbarie physique, morale, culturelle, politique, sociale, etc. de Daech est juste inouïe. Atroce. Inadmissible. Bien sûr, tous les Khaled Daher, aussi élus de la nation soient-ils, ne peuvent plus, ne doivent plus, être cautionnés par leurs partis. Bien sûr, tout doit être mis en œuvre non seulement pour éradiquer Daech du territoire libanais, mais pour en extraire les racines. Toutes les racines. À commencer par le mercenariat du Hezb en Syrie. Mais il serait impardonnable, idiot et criminel d'oublier à quel point le Hezbollah nuit non seulement à la République et à la démocratie libanaises, mais aussi et d'abord à celles et ceux qu'il représente. C'est l'absolue concommitance de deux volets.
En finir avec Daech de quelque façon que ce soit est une urgence. Barrer la route au Hezbollah et, une fois pour toutes, le libaniser est une nécessité.
P.S. : et puis est arrivée cette image, somptueuse, primordiale, le père du sunnite Ali Sayyed et le père du chiite Abbas Medlej ; Ali et Abbas, tous deux décapités par Daech; deux pères figés dans une accolade originelle, glués dans la même douleur, dans la même souffrance, dans un même et tonitruant cri munchien : influerait-elle ne serait-ce que de 1 % sur les mentalités des Libanais que cette image serait, d'ores et déjà, une bénédiction.
comme d'habitude fidel a vous meme (certain ne peuvent meme pas pretendre a la moitier de ce que vous etes) vraiment merci pour ces éclairages presque utopique quoi que tres realsiteque, vous avez raison sur toute la ligne, ceux qui ne sont pas d'accord ne vous suivez pas il y a qlq annee depuis 2005 ... vous etiez et etes tjrs la personne qui disait la verite tel quel, je me rappelle un article paru il y a deja 9 ans ou vous vous demandiez pq samahet el sayyed faisait cela (personnage que vous respectez) ... mais apres 2000 les heros etait entrain de devenir les haro du liban en rendant le service a cette iran/syrie medieval .. les gens parlent et la caravane passe ... meme notre seigneur n'a pas ete aimer dans sa propre contrée.. encore une fois merci, merci d'avoir ete impartial car aussi je me rappelle quand le 14 mars ne prenait pas ses responsabilite vous etiez le premier a les critiquer !!
23 h 53, le 13 septembre 2014