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Économie - Aéronautique

Air France-KLM mise sur sa filiale Transavia

Air France-KLM entend poursuivre une stricte discipline financière et faire de sa filiale Transavia un acteur incontournable du « low cost » en Europe pour mettre le cap sur la croissance rentable.

Alexandre de Juniac, à la tête du groupe depuis juillet 2013, a martelé devant la presse que Perform 2020 devait saisir ces opportunités, tout en continuant d’améliorer sa compétitivité avec une « discipline financière stricte ». Philipp Guelland/AFP

Le groupe aérien franco-néerlandais, numéro deux européen derrière l'allemand Lufthansa, a officiellement lancé hier devant les investisseurs son nouveau plan stratégique, baptisé « Perform 2020 », relais du plan de restructuration « Transform 2015 » qui s'achève à la fin de l'année.
Malmené par les compagnies à bas coûts sur son réseau court et moyen-courrier et par les compagnies asiatiques et du Golfe sur ses vols long-courriers, air France-KLM, exsangue début 2012, avait dû lancer un plan d'économies drastiques pour renouer avec la compétitivité.
En moins de trois ans, il a abaissé ses coûts de plus d'un milliard d'euros et fortement réduit ses pertes (614 millions au premier semestre contre près de 800 un an plus tôt).
Le plan de restructuration « a pleinement rempli son rôle », a souligné Alexandre de Juniac, PDG du groupe. L'heure est désormais à la croissance avec un objectif de rentabilité opérationnelle en hausse de 8 à 10 % par an sur la période allant de 2013 à 2017.
L'environnement « demeure difficile », a reconnu le dirigeant, notant l'instabilité géopolitique dans de nombreux marchés. Mais il évoque aussi « des opportunités de croissance ».
Alexandre de Juniac, à la tête du groupe depuis juillet 2013 après avoir dirigé pendant près de deux ans air France, a martelé devant la presse que Perform 2020 devait saisir ces opportunités, tout en continuant d'améliorer sa compétitivité avec une « discipline financière stricte ».
Concrètement, Air France-KLM renforcera ses partenariats stratégiques pour son activité « hub » (alimentant les vols long-courriers), à l'instar de ceux existant avec Delta, Etihad ou le transporteur brésilien Gol.
L'activité point-à-point, la plus concurrencée par les compagnies à bas coûts, doit retrouver l'équilibre d'exploitation à l'horizon 2017. Pour y parvenir, une structure unique regroupera la filiale régionale Hop ! (elle-même issue de la fusion début 2013 de Brit Air, Regional et Airlinair) et le point-à-point d'Air France.
Pour cette année, la compagnie française prévoit encore des pertes de 120 millions d'euros sur ce réseau, justifiant ainsi la nécessité de poursuivre la restructuration.

Un préalable, convaincre les pilotes
Le groupe confirme en outre que Transavia sera la pierre angulaire de l'accélération de son développement dans le marché du loisir en Europe. « à l'horizon 2017, Transavia devrait s'imposer parmi les acteurs » low cost « leaders du secteur en Europe, comptant plus de 20 millions de clients et opérant une flotte de 100 avions », affirme air France-KLM.
« Nous visons une low cost de qualité, pas de l'ultra low cost », a expliqué Alexandre de Juniac. Et, Transavia, qui comptera 5 à 10 bases en Europe, « a vocation à être rentable ».
Ces ambitions paraissent pour le moins ardues, Air France se heurtant à l'opposition d'une partie de ses pilotes qui agissent comme force de blocage au développement de Transavia France en vertu d'un accord signé lors de la création de la filiale low cost limitant sa flotte à 14 avions.
S'agissant de l'activité fret, dont la voilure est encore réduite, elle pourrait retrouver l'équilibre d'exploitation en 2017 (contre des pertes de 110 millions d'euros en 2013).
L'activité maintenance, dont la rentabilité s'est accrue et dont le carnet de commandes est en forte augmentation, devrait poursuivre son développement, notamment dans les moteurs et les équipements, y compris par des acquisitions.
Air France-KLM souligne enfin la nécessité de maintenir « la dynamique de réduction des coûts unitaires à un rythme de 1 à 1,5 % par an » grâce à des gains de productivité.
Reste le plus difficile : convaincre de la pertinence de ce nouveau plan pour éviter les conflits sociaux. En la matière, l'horizon proche reste des plus sombres.
Trois syndicats (SNPL, Spaf et Alter, non représentatif) ont déposé un préavis de grève à partir de lundi et courant jusqu'au 22 septembre pour contester la réorganisation du réseau court et moyen-courrier.
Les négociations n'ont pour l'heure pas abouti malgré les mises en garde d'Alexandre de Juniac : une grève pourrait coûter plusieurs dizaines de millions d'euros au groupe, compromettant ainsi son redressement financier.
« Nous proposons de nouveaux emplois, de la croissance, de nouveaux avions (...). Faire grève contre un projet de croissance est incongru », a-t-il enfin déclaré.
En fin de séance à la Bourse de Paris, le cours du groupe gagnait 1,97 % à 8,64 euros, dans un marché en baisse de 0,59 %.

Le groupe aérien franco-néerlandais, numéro deux européen derrière l'allemand Lufthansa, a officiellement lancé hier devant les investisseurs son nouveau plan stratégique, baptisé « Perform 2020 », relais du plan de restructuration « Transform 2015 » qui s'achève à la fin de l'année.Malmené par les compagnies à bas coûts sur son réseau court et moyen-courrier et par les...
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