Afghanistan: Berlin appelle les deux candidats à trouver un accord

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a appelé samedi à Kaboul les deux candidats à la présidentielle afghane "à trouver un accord rapidement" pour mettre un terme à la crise politique autour de la désignation du futur chef de l'Etat.
"Il a invité les deux (candidats) à travailler rapidement à un accord car il n'y a plus beaucoup de temps", ont indiqué des sources au sein de la délégation allemande à Kaboul, insistant sur la nécessité d'un "gouvernement capable d'agir" et de "décisions rapides".

Le chef de la diplomatie, arrivé samedi dans la capitale afghane, a mené des "discussions poussées mais difficiles" avec les deux candidats: Abdullah Abdullah, soutenu par les Tadjiks, et son rival Ashraf Ghani, soutenu, lui, par les Pachtounes.

Ces entretiens interviennent "dans une phase particulièrement critique, peu après la fin d'un audit (supervisé par l'ONU, sur les 8,1 millions de votes exprimés lors de ce scrutin) mais avant la publication de ses résultats", ont relevé ces sources.
"Les négociations entre les deux parties sur la formation éventuelle d'un gouvernement d'unité nationale ont fait certains progrès mais il reste encore des questions politiques difficiles qui ne sont pas réglées", ont indiqué les deux rivaux au ministre allemand.

Près de trois mois après le second tour de la présidentielle, l'Afghanistan n'a toujours pas de nouveau président pour succéder à Hamid Karzaï et achever ainsi la première transition démocratique du pays.
La commission électorale indépendante (IEC) a annoncé vendredi avoir isolé l'ensemble des votes potentiellement frauduleux lors du scrutin.

L'objectif est de départager hors de tout doute les rivaux Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani alors que l'Otan s'apprête à retirer ses troupes d'ici à la fin de l'année.
L'élection semble néanmoins acquise à son rival Ashraf Ghani, arrivé largement en tête du deuxième tour avec un million de voix d'avance selon les résultats préliminaires. L'IEC n'a pas dévoilé vendredi le nombre de votes suspects à l'issue de cette phase de l'audit, mais a promis d'annoncer "le plus tôt possible" les résultats complets de la présidentielle.