Militaires détenus : les Kataëb appellent à ne pas tomber dans le piège du chantage

Les Kataëb ont estimé lundi que l'affaire des militaires détenus par les jihadistes constitue une crise nationale qui suppose une unanimité politique et populaire. Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, le parti a salué la libération par le Front al-Nosra (branche d'el-Qaëda en Syrie) des cinq militaires samedi soir, malgré "la distinction confessionnelle qui a régi l'opération".

Les Kataëb ont en outre appelé le gouvernement et les Libanais à "ne pas tomber dans le piège du chantage qui pourrait nuire au moral de l'armée et des Forces de sécurité intérieure (FSI) et entraîner le pays vers l'inconnu".

Les jihadistes réclament la libération des détenus islamistes dans la prison de Roumieh contre celle des militaires.

Les Kataëb ont assuré que la libération des otages doit être une priorité sans néanmoins sacrifier la souveraineté nationale et judiciaire. Le parti a dans ce contexte appelé à laisser au gouvernement la chance de définir la meilleure stratégie pour parvenir à la libération des militaires détenus depuis les affrontements entre la troupe et les jihadistes, le 2 août, à Ersal, dans la Békaa.

Quelque 30 militaires libanais, soldats et agents des FSI, sont toujours aux mains de groupes jihadistes, dont l'EI et le Front al-Nosra. Une dizaine de militaires ont été libérés, dont cinq sunnites par le Front al-Nosra samedi soir. Ce groupe, branche syrienne d'el-Qaëda, cité par l'agence de presse turque Anatolie, a indiqué dimanche que "toute participation du Hezbollah aux combats dans les jours à venir pour la libération du Qalamoun (région syrienne à la frontière du Liban, ndlr) nous forcera à tuer les militaires chiites que nous détenons".

La photo d'un drapeau de l'EI brûlé à Achrafieh aurait en outre empêché in extremis le Front al-Nosra de libérer les soldats chrétiens qu'il détient en otage, selon lcheikh Moustapha Houjeiry, médiateur pour la libération des militaire.