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Liban

Concertations à Amchit autour de la présidentielle et la rallonge au Parlement

Tête-à-tête Sleiman-Siniora à Amchit, hier. Photo Dalati et Nohra

Alors que le Parlement s'apprête à prolonger son propre mandat au mépris de toutes les règles démocratiques, les contacts politiques se multiplient pour essayer de dégager une formule qui puisse atténuer le caractère antidémocratique de cette décision liée par ses partisans à l'état de sécurité dans le pays.
Hier, MM. Fouad Siniora, chef du bloc parlementaire du Futur, Waël Abou Faour, ministre de la Santé, et Akram Chéhayeb, ministre de l'Agriculture, se sont succédé à Amchit auprès de l'ancien président, Michel Sleiman, pendant que le chef du PSP, Walid Joumblatt, se rendait à Bnechaï, auprès du chef des Marada, Sleimane Frangié.
Au menu des discussions : la présidentielle, l'état de sécurité dans le pays et la forme que devrait prendre la prorogation du mandat parlementaire. Très attaché au respect de la Constitution, le chef de l'État a réaffirmé la nécessité d'accorder la priorité à la présidentielle, mais non sans laisser indirectement filtrer ses réserves au sujet d'une rallonge du mandat parlementaire. « Il est impératif de n'épargner aucun effort pour débloquer le dossier de la présidentielle, le blocage actuel entraînant tout ce qui est en contradiction avec la Constitution, ainsi que davantage de préjudices politiques, économiques et de sécurité pour les Libanais », a-t-il commenté devant ses visiteurs.
Pour MM. Siniora et Abou Faour, la présidentielle reste une priorité, mais la rallonge, « un choix dicté par une situation anormale », est inévitable. « La vacance à la tête de l'État est un problème fondamental que nous soulevons régulièrement. Plusieurs idées ont été avancées pour le régler. Elles ont toutes mis en évidence le besoin, pour le Liban, d'un président fort, ayant des capacités de leadership, une vision d'avenir pour le Liban, qui respecte la Constitution et capable de rapprocher les différentes parties les unes des autres », a indiqué M. Siniora.
« Chaque jour est prioritaire pour élire un président, mais il est évident aujourd'hui que toutes les idées avancées pour combler la vacance présidentielle ne tiennent pas la route. Nous devons réfléchir de manière rationnelle et dans un esprit d'ouverture faisant transparaître une volonté réelle de régler ce problème, pour trouver la solution qui puisse satisfaire la majorité des composantes de la société libanaise et non pas assurer les intérêts d'une partie au détriment d'une autre », a-t-il poursuivi, avant d'avertir que « si cette réalité continue d'être occultée, ses conséquences seront désastreuses pour le Liban ».
Pour ce qui est de la rallonge du mandat parlementaire, le chef du bloc du Futur a indiqué que « la situation anormale qui avait commandé l'an dernier la prolongation du mandat de la Chambre prévaut toujours ». « Nous voulions, si on le pouvait, assurer l'organisation d'élections parlementaires authentiques. Mais nous sommes dans une situation difficile et la priorité doit aller à la présidentielle puis aux législatives. Malheureusement, les conditions de sécurité dont ont fait état le ministre de l'Intérieur et d'autres compliquent les choses, et nous sommes obligés de recourir à une rallonge du mandat parlementaire mais pour une durée déterminée liée à l'élection d'un chef de l'État. »
Prenant à son tour la parole, M. Abou Faour a aussi insisté sur la priorité que représente l'élection d'un nouveau président, mais non sans faire assumer au 8 Mars, sans le nommer, la responsabilité du vide qui se prolonge à la tête de l'État. « Il est regrettable de voir qu'en dépit de ce qui s'est passé chez nous, sur le territoire libanais, et notamment à Ersal, certaines parties politiques continuent de camper sur leurs positions, faisant preuve d'une irresponsabilité nationale. Nous ne pouvons pas attendre qu'un compromis nous soit parachuté de l'extérieur. Nous détenons le pouvoir de décision », a-t-il dit, avant d'expliquer les motivations de la rallonge du mandat parlementaire et de confirmer les divergences autour « du principe, du mécanisme et de la durée de cette rallonge ».
Il a rappelé que « le député Walid Joumblatt effectue une tournée auprès des composantes politiques dans le but de dégager des solutions communes pouvant déboucher sur l'élection d'un chef d'État et favoriser par la suite un redressement constitutionnel de toutes les institutions ». « Mais Walid Joumblatt ne peut pas réaliser tout cela seul. Il est important que les différentes parties politiques conjuguent leurs efforts dans ce même but et qu'elles aient conscience de l'ampleur de la responsabilité nationale qui leur incombe », a encore dit M. Abou Faour.
Plus tard, l'ancien président a reçu l'ambassadrice de Belgique, Colette Taquet, venue lui faire ses adieux à l'occasion de la fin de son mandat au Liban.

Alors que le Parlement s'apprête à prolonger son propre mandat au mépris de toutes les règles démocratiques, les contacts politiques se multiplient pour essayer de dégager une formule qui puisse atténuer le caractère antidémocratique de cette décision liée par ses partisans à l'état de sécurité dans le pays.Hier, MM. Fouad Siniora, chef du bloc parlementaire du Futur,...

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