Le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a rejeté hier « les appels à recevoir des réfugiés irakiens », les appelant « à rester sur leurs terres et à ne visiter le Liban qu'en tant que touristes ». « Si la situation demeure inchangée, tous les chrétiens d'Orient seront menacés, pas seulement ceux de Mossoul », a-t-il ajouté.
M. Bassil s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe à Bagdad avec son homologue irakien Hussein Chahrastani.
« L'exode des minorités d'Irak, notamment les chrétiens, a commencé il y a vingt ans, quand leur nombre est tombé de deux millions à un demi-million », a déclaré M. Bassil. « On doit assurer (aux chrétiens d'Irak) les moyens de demeurer dans leurs régions et de résister, a-t-il poursuivi. Quand l'exode dure trop longtemps, le retour à la normale devient quasi impossible. »
Le ministre a beaucoup insisté sur les similitudes entre l'Irak et le Liban, rappelant que l'expression « libanisation » a été utilisée au début des événements dans ce pays, puis celle d'« irakisation » quand les problèmes ont repris à Beyrouth, en déduisant que les sorts des deux pays se rejoignent. « Nous nous inquiétons pour l'Irak comme nous nous inquiétons pour nous-mêmes, a-t-il déclaré. Les deux pays ont les mêmes ressources, sont une même source de civilisations, connaissent la même diversité et les mêmes dangers. » Il a ajouté que « l'unité de l'Irak commence à Bagdad », soulignant que « si l'Irak est menacé de partition, l'ensemble de l'Orient le sera également ».
Pour sa part, M. Chahrastani a également évoqué les chrétiens d'Irak, les exortant « à ne pas quitter ce pays dont ils sont une composante essentielle, et à ne pas être tentés par l'émigration ». Il a également appelé « à défendre la région contre l'attaque des terroristes ».
Au sujet du terrorisme, M. Bassil a estimé que « Daech sera battu en Irak, cela ne fait pas de doute, mais qu'en est-il de l'après-Daech ? Le soutien matériel et moral à ce groupe se poursuivra-t-il ? »
Après son passage à Bagdad où il a également été reçu par le nouveau Premier ministre Haïdar el-Abadi, M. Bassil s'est dirigé, avec sa délégation, à Erbil.
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