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Liban - Anniversaire

La neutralité, l’impartialité, l’humanité et l’indépendance d’action des travailleurs humanitaires

Les Nations unies célèbrent aujourd'hui la Journée mondiale de l'aide humanitaire. Dans un entretien avec « L'Orient-Le Jour », le représentant permanent du Pnud, Ross Mountain, a mis l'accent sur l'importance des travailleurs humanitaires qui mettent parfois leur vie en danger pour venir en aide aux autres.

Ross Mountain, représentant permanent du Pnud : La Journée mondiale de l’aide humanitaire est célébrée le jour anniversaire de l’attentat de Bagdad qui avait coûté la vie à Sergio Vieira de Mello.

Aujourd'hui, les Nations unies rendront hommage aux travailleurs humanitaires lors d'une cérémonie organisée à l'Unesco. Depuis 2008, le 19 août est la Journée mondiale de l'aide humanitaire ; elle constitue l'occasion de célébrer ceux qui font face au danger et à l'adversité pour aider les autres. Cette date a été choisie par l'Assemblée générale de l'Onu en référence à l'attentat, le 19 août 2003, du siège des Nations unies à Bagdad, en Irak, qui a causé la mort de 22 personnes.
Pour Ross Mountain, représentant permanent du Pnud et coordinateur humanitaire de l'Onu au Liban, la date du 13 août 2003 n'est pas anodine. Sergio Vieira de Mello, qui occupait le poste de représentant du secrétaire général de l'Onu pour l'Irak et qui a péri dans l'attentat de Bagdad, était un ami. Et c'est lui-même qui lui a succédé en Irak.
« Nous avons mis en place une fondation qui porte le nom de Sergio, et nous avons œuvré, entre autres, pour l'adoption d'une journée qui rend hommage aux travailleurs humanitaires, qu'ils fassent partie des Nations unies ou qu'ils soient des partenaires locaux. Et voilà qu'elle est célébrée depuis six ans chaque 19 août », souligne-t-il.
Il indique également que « le Brésil vient d'émettre un timbre postal à l'effigie de Sergio Vieira de Mello, qui aurait pu devenir secrétaire général de l'Onu s'il n'avait pas été tué lors de l'attentat de Bagdad ».
Cet acte terroriste a changé la perception des Nations unies dans le travail humanitaire, créant en 2003 un choc énorme. Les normes de sécurité du personnel ont été revues et la manière de travailler à été modifiée. Beaucoup plus de précautions ont été prises ensuite. Cet attentat a prouvé que le travail humanitaire est parfois très dangereux.
« Nous travaillons selon les principes humanitaires, adoptés initialement par la Croix-Rouge, et qui sont l'humanité, la neutralité, l'impartialité et l'indépendance de l'action. Dans chaque guerre, les personnes qui souffrent vraiment ne sont pas les combattants mais les civils. Et malheureusement aujourd'hui, les belligérants prennent pour cible les civils et les travailleurs humanitaires », relève M. Mountain.
Il note, dans ce cadre, que « pour l'année 2013, dans le monde, 155 travailleurs humanitaires ont été tués, 171 ont été blessés et 134 ont été enlevés. Ce ne sont pas uniquement du personnel des Nations unies, mais aussi des membres d'ONG travaillant dans l'humanitaire ».
« Récemment, douze personnes relevant du personnel de l'Unrwa ont été tuées lors d'un bombardement à Gaza », poursuit-il.
Aujourd'hui donc, lors de la cérémonie, l'Onu mettra la lumière sur le travail et la contribution des organisations libanaises et les Libanais qui travaillent dans l'humanitaire.
« Quand nous parlons d'une réponse humanitaire internationale, peu de gens réalisent l'importance des organisations nationales et des équipes locales des Nations unies », explique M. Mountain.

Les « héros locaux »
La campagne locale rendra hommage aux Libanais, alors qu'une campagne internationale en ligne a déjà été lancée. Cette dernière se penche sur « les héros humanitaires » et dans ce cadre « chacun peut être un héros ».
Même si M. Mountain n'aime pas tellement utiliser ce terme dans le contexte humanitaire, probablement à cause de l'humilité de ceux qui consacrent leur vie à aider les autres, il souligne que « même si le travail que nous faisons est collectif, chaque personne qui l'effectue doit être reconnue. Un héros humanitaire, c'est toute personne qui s'implique pour aider son prochain ».
« Au Liban, nous avons de la chance d'avoir autant de personnes expérimentées et talentueuses qui travaillent dans l'humanitaire; cela a été possible à cause du passé du pays qui a été confronté à la guerre civile et aux offensives israéliennes », dit-il.
Aujourd'hui, un défi humanitaire se pose dans la région. Il faudra trouver les ressources humaines mais surtout financières pour soutenir les réfugiés en Syrie, au Kurdistan et en Irak, et venir aussi en aide à Gaza.
« Au Liban, nous n'avons jusqu'à présent reçu que 30 % des fonds demandés pour couvrir les besoins et nous sommes déjà à la
seconde partie de l'année », indique le représentant permanent du Pnud, notant qu'en « l'espace de quelques semaines, l'on compte déjà plus de 500 000 réfugiés en Irak... Tout cela est très préoccupant et nous aurons besoin de l'aide de tous »,
explique-t-il.
Pour en revenir au Liban, « suite à la crise syrienne, plus d'un million de réfugiés syriens se trouvent actuellement dans le pays. Il faut compter aussi les réfugiés palestiniens de Syrie et les Libanais qui habitaient la Syrie depuis de longues années et qui sont rentrés au pays natal mais qui ont besoin d'aide. Il faut aussi soutenir les communautés hôtes libanaises », relève-t-il, ajoutant que « c'est un défi également de garder le Liban stable dans une région qui est, depuis deux ans, de plus en plus instable ».

Aujourd'hui, les Nations unies rendront hommage aux travailleurs humanitaires lors d'une cérémonie organisée à l'Unesco. Depuis 2008, le 19 août est la Journée mondiale de l'aide humanitaire ; elle constitue l'occasion de célébrer ceux qui font face au danger et à l'adversité pour aider les autres. Cette date a été choisie par l'Assemblée générale de l'Onu en référence...

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