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Moyen Orient et Monde - Épidémie

Ebola : le Liberia et la Sierra Leone se barricadent

Le missionnaire infecté, premier patient européen, transféré en Espagne.

Le missionnaire espagnol de 75 ans, Miguel Pajares Martin, atteint du virus d’Ebola, transporté à l’hôpital de Madrid. Spanish Defense Ministry/AFP

Le premier malade porteur d'Ebola à être rapatrié en Europe est arrivé hier en Espagne pour y être soigné. L'avion transportant un missionnaire espagnol de 75 ans, Miguel Pajares Martin, atteint du virus à très fort taux de mortalité et contre lequel n'existe aucun vaccin, a atterri le matin sur la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid, en provenance du Liberia, a annoncé le ministère espagnol de la Défense. Une autre missionnaire détentrice d'un passeport espagnol était aussi à bord de l'Airbus A310 militaire médicalisé. Juliana Bonoha Bohé, qui travaillait au Liberia dans le même hôpital que Miguel Pajares Martin, n'a pas été détectée porteuse du virus. Arrivés à Madrid, les deux patients « ont été transportés à l'hôpital dans une capsule » hermétique spéciale dans deux ambulances dont les conducteurs portaient des combinaisons équipées d'un scaphandre ventilé. « Ils sont pour l'heure isolés pour la sécurité des autres patients, des autres personnes », a affirmé responsable de la santé de la région de Madrid, Francisco Javier Rodriguez.

Un traitement encore expérimental
L'opération s'est déroulée dans des conditions maximales de sécurité, a assuré pour sa part la directrice de la santé Mercedes Vinuesa. « Nous avons reçu des demandes d'informations de la part d'autres pays, comme la France », intéressés par le protocole appliqué, a-t-elle ajouté. Contrairement au Nigeria, où deux malades sont décédés et qui a demandé l'envoi d'un traitement expérimental américain semblant donner de bons résultats sur les deux patients américains récemment rapatriés, l'Espagne reste prudente. « Nous n'avons pas connaissance de la preuve scientifique de l'efficacité de ce sérum. Évidemment, si le sérum est efficace, le gouvernement espagnol prendra des contacts pour utiliser ce traitement », a affirmé à la presse le directeur général de la santé de la région de Madrid, Antonio Alemany. Interrogé sur l'opportunité d'envoyer ce traitement en Afrique, le président américain Barack Obama est lui-même resté réservé, estimant ne pas disposer de « toutes les informations pour déterminer si ce médicament est efficace ». De son côté, le professeur belge Peter Piot, codécouvreur du virus en 1976, qui a appelé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à établir de nouvelles règles face à l'épidémie, considère que les traitements expérimentaux contre la fièvre hémorragique Ebola doivent être autorisés en Afrique « maintenant ».

État d'urgence
En Sierra Leone, ce sont 750 soldats assistés par 50 infirmiers militaires qui étaient mobilisés depuis mercredi pour faire respecter les mesures de quarantaine autour des centres accueillant des malades, surtout dans l'est, aux confins de la Guinée et du Liberia. Le Parlement sierra-léonais, renvoyé à la suite de l'état d'urgence décrété le 1er août pour 60 à 90 jours par le président Ernst Bai Koroma, s'est réuni exceptionnellement pour ratifier cette décision à l'unanimité. De plus, les villes de Kailahun et Kenema, dans l'est de la Sierra Leone en proie à l'épidémie d'Ebola, ont été placées en quarantaine et des lieux de loisirs dont les boîtes de nuit et cinémas ont été fermés avec effet immédiat dans le pays, ont annoncé hier les autorités.
De son côté, le Liberia a décrété dans la nuit de mercredi à jeudi l'état d'urgence pour 90 jours, la présidente Ellen Johnson Sirleaf estimant que l'épidémie « exigeait des mesures extraordinaires pour la survie de l'État ». De ce fait, des centaines de Libériens étaient bloqués hier par des barrages militaires à la limite entre la province de Grand Cape Mount, frontalière de la Sierra Leone, et celle de la capitale Monrovia. En effet, l'armée libérienne a reçu ordre de limiter les mouvements de la population afin de prévenir la propagation du virus Ebola et contrôlait strictement les accès à la capitale en provenance de provinces touchées. « La déclaration de la présidente est survenue dans la nuit alors que nous sommes ici depuis hier après-midi sans nourriture ni eau. On ne peut pas rester là bloqués sous la pluie sans nourriture ni eau, et sans abri », a déploré un habitant arrêté à un barrage en direction de Monrovia, Jackson Freeman. De plus, hier, le syndicat libérien des travailleurs de la santé a menacé de se mettre en grève si le gouvernement ne lui fournissait pas le matériel nécessaire contre Ebola. « Nous n'avons pas de gants ni de combinaisons et autres équipements requis », a déclaré à la radio publique Deemi Dearzrua, secrétaire général du syndicat. Par ailleurs, face à l'épidémie qui ne cesse de s'étendre, les médecins des hôpitaux publics du Nigeria, en grève depuis le 1er juillet, ont annoncé hier la suspension de leur mouvement.
De son côté, le Royaume-Uni a annoncé hier une aide de 3 millions de livres (3,8 millions d'euros) pour aider la Sierra Leone et le Liberia à lutter contre Ebola, qui a fait plus de 930 morts en Afrique de l'Ouest.
(Source : AFP)

Le premier malade porteur d'Ebola à être rapatrié en Europe est arrivé hier en Espagne pour y être soigné. L'avion transportant un missionnaire espagnol de 75 ans, Miguel Pajares Martin, atteint du virus à très fort taux de mortalité et contre lequel n'existe aucun vaccin, a atterri le matin sur la base aérienne de Torrejon de Ardoz, près de Madrid, en provenance du Liberia, a annoncé...

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