Les évêques d'Orient appellent la communauté internationale à protéger les chrétiens d'Irak

Réunis jeudi au siège patriarcal d'été de Dimane (Liban-Nord), les évêques d'Orient ont exhorté la communauté internationale à porter secours aux chrétiens d'Irak qui viennent d'être poussés à fuir la plus grande ville chrétienne d'Irak, près de Mossoul, Qaraqosh, prise jeudi par les jihadistes de "l'Etat islamique" (EI)

"Nous demandons au monde et au pape François de s'occuper de la situation des chrétiens d'Irak", a déclaré le représentant de l'église chaldéenne, lisant un communiqué publié à l'issue de la rencontre. "Où est la conscience mondiale qui parle des droits de l'Homme à l'égard de ce que subissent les chrétiens de Mossoul?", a-t-il martelé.

Depuis l'offensive des jihadistes en Irak, les chrétiens du pays ont été forcés à quitter Mossoul, au nord du pays, suite à un ultimatum lancé par les combattants de l'EI les poussant à fuir, à se convertir à l'islam, ou à payer un impôt.

L'archevêque maronite de Beyrouth, Boulos Matar, a de son côté condamné l'expulsion des chrétiens de Mossoul et de Ninive, en Irak. Il a exhorté le Conseil de sécurité de l'Onu à voter "une résolution catégorique qui exigerait le retour des propriétaires des territoires, par tous les moyens et le plus vite possible". Tirant la sonnette d'alarme, l'archevêque a appelé tous les musulmans à également condamner ces exactions. Il a dans ce contexte exhorté "les autorités sunnites et chiites à émettre des fatwas interdisant les agressions contre les chrétiens, les innocents et leurs biens".

L’archevêque maronite a par ailleurs exprimé son soutien total à l'armée libanaise qui affronte depuis samedi les jihadistes à Ersal, dans la Békaa. Il a en outre appelé la communauté internationale à "mettre un terme à la guerre en Syrie qui dure depuis 2011 et à œuvrer pour la paix". Il a dans ce cadre dénoncé l'indifférence du monde à l'égard du sort des deux évêques enlevés en Syrie, Youhanna Ibrahim et Boulos Yazigi, appelant à leur libération immédiate. Mgr Matar a en outre qualifié la guerre à Gaza de "crime contre l'humanité".