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Liban - La situation

Lorsque altruisme et égoïsme font bon ménage...

Le patriarche maronite paraît plus que jamais déterminé à donner un coup de pied dans la termitière.

Dans une optique institutionnelle nationale, y a-t-il plus important que d'élire un président de la République ? La continuité et le dynamisme des institutions politiques, par opposition au vide et à la stagnation, ne sont-ils pas le meilleur garant de la sanctuarisation du Liban face aux multiples dangers potentiels, fussent-ils celle d'une éventuelle guerre israélienne à la lumière de l'offensive de l'État hébreu sur Gaza ou d'une déflagration sécuritaire importante en raison du conflit sunnito-chiite en Syrie et en Irak ?

Dans une optique chrétienne préoccupée par l'avenir de la communauté à la suite de l'exode de ses fidèles de Mossoul, le meilleur moyen de revitaliser et raffermir la présence chrétienne au Liban ne serait-il pas de contribuer à l'élection d'un président de la République, seul poste chrétien de responsabilité à ce niveau dans le monde arabo-musulman ?
Partant, au nom de quel paradoxe affligeant peut-on prétendre vouloir la neutralité du Liban et les intérêts de la communauté chrétienne, d'une part, et boycotter, de l'autre, les séances électorales successives afin d'élire un président de la République ?

(Lire aussi : Les députés stigmatisent à l'unisson le mutisme général face aux drames de Gaza et des chrétiens d'Irak)

C'est cette question plutôt anachronique que se posent certains observateurs avisés à la suite de la Journée de solidarité avec Gaza et les chrétiens de Mossoul organisée à l'initiative du président de la Chambre samedi – lequel n'a même pas bronché, tout fier de tenir sa séance de solidarité, dans un oubli frappant de ses responsabilités à l'égard de l'élection présidentielle –, surtout compte tenu des discours retentissants, dans l'hémicycle, de certains parangons des « droits des chrétiens » et principaux obstacles à l'élection du président.
L'altruisme (bienvenu) le plus total peut donc faire bon ménage avec l'égoïsme systématique. Un paradoxe à rendre dubitatif Kierkegaard lui-même !

Raï

La scène a d'ailleurs frappé le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui a associé hier les deux images dans son homélie dominicale à Bkerké.
« Qu'elle était belle, la vue du Parlement réuni pour exprimer sa solidarité avec les citoyens de Gaza et les chrétiens de Mossoul, en présence de tous les blocs parlementaires ! Qu'est-ce qu'elle serait encore plus belle encore s'il se réunissait en présence de tous ses membres pour exprimer sa solidarité avec la République et sa présidence en élisant un nouveau chef de l'État ! » a affirmé le patriarche, accusant les députés de violer les articles 73, 74 et 75 de la Constitution relatifs à l'élection présidentielle.
« Le plus grave, c'est le fait de se passer de président, dans une tentative de l'oublier et de le considérer comme non nécessaire, alors qu'il représente la tête de la hiérarchie. Cela cache une volonté de détruire l'entité étatique à des fins cachées. Il est désormais clair que le 14 Mars ne veut pas un président du 8 Mars, et vice versa. Il faut donc élire un président qui n'appartienne pas à l'un des deux camps, et il y a beaucoup de personnalités maronites dignes d'être président. Pourquoi donc les marginaliser et les occulter ? » a-t-il ajouté.

(Lire aussi : « J'ai hâte de retourner dans mon pays, ma ville, ma maison. Mais cela reste entre les mains de Dieu »)

Le patriarche avait d'ailleurs fait l'objet samedi d'une attaque du député du Courant patriotique libre, Ziad Assouad, qui avait jugé ses propos à l'encontre des députés qui boycottent les séances électorales « inacceptables ». Mgr Raï avait, la semaine dernière, rappelons-le, dénoncé les intérêts personnels et partiels de certains députés au plan interne ainsi que les liens malheureux d'autres avec des parties externes.

Le maître de Bkerké avait également dénoncé les effets retors du quorum des deux tiers, qui a conduit, a-t-il dit, à paralyser l'échéance présidentielle. Mais des experts auraient conseillé au prélat maronite de ne pas trop s'aventurer sur ce terrain miné, compte tenu des multiples dangers qu'il comporterait pour la formule libanaise, notamment « le risque d'une élection présidentielle par une majorité de députés musulmans aux dépens des intérêts chrétiens », ou encore « l'affaiblissement, au plan symbolique, de la fonction présidentielle si le chef de l'État n'est pas élu aux deux tiers ».
Qu'à cela ne tienne, le patriarche serait déterminé – « avec l'aval du Vatican », dit-on – à jeter le pavé dans la mare et à bousculer les consciences jusqu'au bout jusqu'à obtenir gain de cause. Le ministre du Futur Nabil de Freige s'est d'ailleurs rallié à sa cause hier en affirmant que « l'élection d'un président avec le quorum de 65 voix reste meilleure qu'une situation de vide latente ».

(Lire aussi : Témoignage d'un Libanais en Libye : « J'aurai peut-être été encore mieux accueilli si je n'étais pas chrétien »)

Nasrallah-Joumblatt

Dans ce contexte de tentatives de creuser une meurtrière d'espoir dans la muraille, le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, a rencontré le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, en présence du responsable sécuritaire du parti, Wafic Safa, selon un communiqué du bureau de presse du Parti socialiste progressiste. L'entretien a porté sur Gaza, l'Irak, la redynamisation de l'action du cabinet au plan local, la nécessité de consolider le climat de stabilité et de sécurité au plan interne par un attachement à l'unité interne, ainsi que celle d'élire un président de la République au plus vite, selon ce communiqué. Un début ?


Lire aussi

Les messages de Nasrallah, l'éclairage de Scarlett Haddad

Les députés appelés à « donner la preuve de leur libanité... », l'article de Khalil Fleyhan

Dans une optique institutionnelle nationale, y a-t-il plus important que d'élire un président de la République ? La continuité et le dynamisme des institutions politiques, par opposition au vide et à la stagnation, ne sont-ils pas le meilleur garant de la sanctuarisation du Liban face aux multiples dangers potentiels, fussent-ils celle d'une éventuelle guerre israélienne à la lumière de...

commentaires (5)

L'HÉBÉTUDE ET LA SCHIZOPHRÉNIE... DEUX SOEURS JUMELLES !!!

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 02, le 29 juillet 2014

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Commentaires (5)

  • L'HÉBÉTUDE ET LA SCHIZOPHRÉNIE... DEUX SOEURS JUMELLES !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 02, le 29 juillet 2014

  • "Dans ce contexte de tentative de creuser 1 meurtrière d'espoir dans la muraille, Che a rencontré l'hassine selon un communiqué."! En fait, heureusement qu’il existe encore quelques Sains pour se pincer, pincer les autres Libanais Sains et les réveiller en sursaut de leur envoûtement dû à cette ouverture d’un mini- mällim-Che vers 1 fakkîhàRien "divinisé". Et leur rappeler qu'anthracite précité opte toujours dans sa logique pour 1 "Can(r)tonisation de ce Kottor-conTrée ! C’est donc ces quelques Sains qui procurent en effet un véritable soulagement pour la majorité des autres Sains Libanais en disant à çuilà que lorsqu’ils le voient à présent comme ça apaisant à cause d'un Chebééék ils deviennent, eux, encore + vigilants! Qu’il devra faire en réalité 1 effort considérable l'hassine, pour devenir peut-être plus fréquentable maybe. Quand on pense à un mini-mäallim-Che qui lui fournit ainsi la "Tabbliééh" pour un tant soit peu de la "divine" de 06 se relever, et qui lui rédige le scénario de son petit mini-triomphe momentané ; dans les deux cas, ses raisons profondes étant platement électoralistes ; on ne peut que songer au célèbre illuminé aussi exotique que Per(s)cé, considérant l’inquiétant bonhomme qu’il venait de booster genre chébél d'1 autre lionceau aussi aSSadique. Qui, très vite, se révéla ingérable ! Mais qu’est-ce qu’ils peuvent être lourdingues quand même !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 57, le 29 juillet 2014

  • VOUS DEMANDEZ COMMENT ON PRÉTEND VOULOIR LES INTÉRÊTS DE LA CHRÉTIENTÉ ET BOYCOTTER LES SÉANCES D'ÉLECTION DU SEUL PRÉSIDENT CHRÉTIEN DE TOUTE LA RÉGION. POINT DE PARADOXE, CHER MONSIEUR MICHEL HAJJIGEORGIOU. EH BIEN, SACHEZ QUE L'ABRUTISSEMENT INNÉ EST UNE MALADIE INCURABLE... SOEUR JUMELLE DE LA SCHIZOPHÉNIE ! MAIS... QUE D'ABRUTIS ET DE SCHIZOPHRÈNES COMPTE CE PAUVRE PAYS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 11, le 29 juillet 2014

  • Que faire, au sujet et à propos de cette sempiternelle présidentielle ? Ce dossier est devenu si poussiéreux qu’on a spontanément envie de souffler dessus. Et les acteurs Martiens et Malsains en 8 ont le poil dur si blanchi sous le harnais, ou sont à ce point béjaunez-ébaubiz-et puînés qu’on aspire à l’entracte avant même qu’ils aient débité leurs tirades débiles ! D’où ces errements d’âmes en peine des éhhh Sains Libanais, alors qu’on pressent que, aujourd’hui peut-être comme jamais, ils aimeraient utile voter, une impulsion majeure donner après tant d’atermoiements funestes de précipitations inopportunes et coupés. Mais voter pour qui, alors que les ambiguïtés, les tactiques, les faux-semblants de toutes sortes encombrent ce terrain si indigène malsain et Oranginé ? C’est à propos de chaque présidentiel candidat 14 Marsien, évidemment Sain, que le fidèle Libanais Sain pourrait formuler qu’il est du côté de la Révolution du Cèdre, "malgré lui…. et malgré elle…." ! Car, comment éviter de percevoir déjà dans le brouillard de cette campagne montagnarde, le cri qu’il poussera au lendemain de cette "conSultation" présidentielle, celui que l’on entendait en ce Grand-Liban au plus brûlant des événements après celle, cette "présidentielle"-là d’après Doha : "Où est passé mon vote ?" !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 43, le 28 juillet 2014

  • En arabe "mouchabrah", le patriarche maronite, commme l'écrasante majorité des citoyens, est on ne peut plus fatigué et en a marre de cette logique de 'Moi ou le Liban au diable', monstrueusement "égoiste", nocive, destructrice. Qui peut supporter une telle logique ? Même si elle venait de l'ange Gabriel, on l'enverrait rejoindre Lucifer en enfer. Le patriarche a complètement raison de "donner un coup de pied dans la termitière, de jeter le pavé dans la marre et de bousculer les consciences". Mais consciences de qui ? Des députés qui à toute heure s'exhibent en un égocentrisme et un égoisme monstres ont-ils une conscience ? Dans une intervention, hier, au cours du bulletin d'information d'une chaîne de télévision, et irrité par la déclaration du patriarche selon laquelle, en substance, s'il est impossible d'élire un président du 14 et/ou du 8 Mars, alors que les députés élisent un président hors de ces deux blocs où il y a bien des personnalités capables de prendre en charge la présidence, voilà le député du CPL Nabil Nicolas, irrité par cette déclaration du patriarche, qui vous sort ceci : "que le patriarche dise ce qu'il veut, nous le CPL, ne sommes ni du 14 ni du 8 Mars". Ils sont accrohés aux jambes du Hezbollah, créateur et centre de gravité de Merci la Syrie/8 Mars, et ils ne sont pas du 8 Mars !! Une clownerie grotesque. Basta !

    Halim Abou Chacra

    06 h 17, le 28 juillet 2014

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