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Liban

À la (re)découverte de la culture libanaise

Le groupe et une partie de l’équipe de la municipalité et de la bibliothèque de Sebeel devant la bibliothèque, accompagnés de Nanou et Henri Coranson, ainsi que des enfants.

Paul est impressionné par ses amis Français. « Je croyais que les Français étaient un peu comme les Américains, pas très au courant de notre culture. Mais en réalité, ils savent des choses sur le Liban que moi-même je ne connaissais pas », avoue-t-il, l'air amusé. Il faut dire que c'est là un autre objectif du programme d'été. L'université d'été a pour but de former les étudiants français aux enjeux qui animent le Liban. Mais Clotilde de Fouchécour, présidente de l'association Francophonia Liban, affirme qu'elle a aussi pour objectif « d'amener de jeunes Libanais, en croisant leur regard avec celui de leurs camarades français, à prendre du recul vis-à-vis de leur propre pays dans une perspective constructive ». Cette année, la formation s'articule autour de deux thématiques : « Les valeurs transcommunautaires et la citoyenneté au Liban », en cohérence avec les activités du matin, et « la maison libanaise, synthèse et symbole de l'identité levantine ».
Le parcours sur la citoyenneté a déjà débuté à Paris par des sessions sur l'histoire du Liban, la diversité confessionnelle du pays, et, « afin de poser un regard sur soi-même avant de se tourner vers l'autre », selon la formule de Mme de Fouchécour, une rencontre avec le père Roucou, directeur du service des relations avec l'islam de la conférence des évêques de France. Il se poursuivra ensuite par une série de rencontres et de conférences à Beyrouth.
L'autre volet du programme, autour de la maison libanaise, alterne lui aussi théorie et pratique. La conférence de l'architecte Fadlallah Dagher à propos du danger de la pression immobilière qui menace la demeure libanaise a précédé une visite des maisons qui forment le village de Sebeel, architecturalement très riche, menée par Antoinette Graichy. Par la même occasion, le groupe a pu faire la connaissance des habitants du village et commencer à intégrer la culture locale. Difficile de refuser un café lorsque de chaleureux « Tfaddalo ! » interpellent dans la rue.
Pour approfondir ces enseignements et en compagnie de Mona Yazbeck, architecte de formation, le groupe a visité samedi dernier les anciennes et belles maisons d'Amchit. Petit clin d'œil : la visite de la maison des Zakhia, où a résidé Ernest Renan, écrivain et philosophe français. Lors de ce tour, chacun a ainsi pu contempler de ses propres yeux l'architecture proprement libanaise, impressionné par l'ingénieux agencement des iwans, dont on peut aller de l'un à l'autre sans passer par la cour. « Je suis étonnée de voir la corrélation entre l'état d'esprit et l'architecture libanaise, on en ressent l'importance du noyau familial et la place de l'accueil ! », constate Marie-Colombe, avant de poursuivre : « Par cette expérience, j'ai pu m'ouvrir à une culture entre l'Orient et l'Occident. »
Le lendemain, Moussa Khoury, avocat libanais et fin connaisseur de Deir el-Qamar, haut lieu de l'amitié franco-libanaise, a fait pénétrer les chanceux visiteurs dans d'illustres demeures, telles que celle de la famille Boustany. « Il n'y a rien de flamboyant comme ce que l'on peut voir sur les bords de la Loire », précise-t-il avant de commencer. Mais Moussa semble avoir sous-estimé l'effet provoqué par la visite, au regard des exclamations qui fusent dès le seuil franchi : « Ça fait rêver ! » Les portiques bichromes, les doubles arcades, la beauté des pierres, la diversité des influences italienne, ottomane, occidentale, syrienne ne laissent pas les spectateurs indifférents. Des sourires décorent les lèvres à l'évocation des stratagèmes élaborés pour préserver la confidentialité au sein des maisons, à l'instar des fontaines intérieures dont le ruissellement est censé masquer le contenu des conversations.

Une « carnavalcade » à Jbeil
S'il faut résumer l'objectif final de ce programme d'été, il est possible de retenir les mots « confiance dans l'avenir », qui tentent vaille que vaille de surpasser ceux, plus pessimistes, de « peur » et « d'incertitude » provoquées par les difficultés régionales.
Afin de célébrer ce mouvement, plus de 200 enfants, étudiants, bénévoles, défileront dans les rues de Jbeil dans une « carnavalcade », selon les termes de Nanou et Henri Coranson, de chants, de percussions, de voix d'enfants et de couleurs. Avis aux habitants de Jbeil : tous à vos balcons ce vendredi à 18 heures !

D. V.

Paul est impressionné par ses amis Français. « Je croyais que les Français étaient un peu comme les Américains, pas très au courant de notre culture. Mais en réalité, ils savent des choses sur le Liban que moi-même je ne connaissais pas », avoue-t-il, l'air amusé. Il faut dire que c'est là un autre objectif du programme d'été. L'université d'été a pour but de former...

commentaires (1)

Celle-ci est bien une initiative enfin utile pour l'avenir de la jeunesse de ce pays !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

05 h 53, le 24 juillet 2014

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Commentaires (1)

  • Celle-ci est bien une initiative enfin utile pour l'avenir de la jeunesse de ce pays !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 53, le 24 juillet 2014

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