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Économie - Tourisme

L’Italien Bonomi embarque Serge Trigano dans sa croisade pour conquérir Club Med

L'offre italienne est « plus en phase » avec les racines du Club Med, plaide l'ex-PDG du groupe et fils du fondateur, Serge Trigano.

Parallèlement à la bataille d’influence qui se mène en coulisses, la guerre de la communication bat donc son plein autour de Club Med, dont l’avenir se joue cet été. Photo AFP/archives

Tous les moyens sont bons. Dans la bataille pour le Club Méditerranée que se livrent le tandem franco-chinois Ardian-Fosun et l'Italien Andrea Bonomi, ce dernier est allé chercher comme caution Serge Trigano, ex-PDG du groupe et fils du fondateur.
L'annonce, reprise par l'AFP, s'étalait hier dans une interview au Journal du Dimanche (France). Serge Trigano, fils de Gilbert, qui inventa le Club Med de l'après-guerre, y déclare son soutien à l'homme d'affaires Andrea Bonomi dont la contre-OPA veut torpiller l'offre franco-chinoise lancée en mai 2013 par le fonds d'investissement Ardian et le conglomérat Fosun. M. Trigano, 68 ans, prévient qu'en cas de victoire italienne, il reviendra comme président non exécutif des célèbres clubs de vacances aux tridents.
L'opération a été ficelée depuis fin juin par l'entremise du banquier Matthieu Pigasse et du vice-président d'Havas, Stéphane Fouks, et son annonce tombe alors qu'est attendue en fin de semaine la décision du conseil d'administration de Club Med de recommander ou non l'offre italienne. Une fois déclarée conforme par l'Autorité des marchés financiers (AMF), la contre-OPA pourra ensuite s'ouvrir officiellement.
« On ne voit pas bien comment le conseil d'administration de Club Med pourrait ne pas regarder l'offre italienne d'un œil favorable », estime une source proche du dossier. « Ardian et Fosun offrent 17,50 euros par action, Bonomi propose 21 euros et rajoute 150 millions d'investissements supplémentaires pour le club, et le titre est coté en Bourse à plus de 21 euros. On peut discuter du projet industriel de Bonomi, mais les chiffres sont là », relève une autre source.
Si « l'offre d'Investindustrial est la plus séduisante et la plus intéressante pour les actionnaires », selon M. Trigano, c'est aussi parce qu'elle « ouvre au groupe des perspectives qui ne sont pas que chinoises et haut de gamme ». Une pique contre le PDG, Henri Giscard d'Estaing, associé avec 400 manageurs du Club Med à l'OPA des actionnaires Ardian et Fosun.
Pour développer Club Med, M. Bonomi – qui a racheté Aston Martin et a remonté les motos Ducati – veut accélérer le développement en Asie, mais sans oublier la France, l'Europe et l'Amérique, et en misant aussi sur des villages de moyenne gamme (3 tridents).

En phase
Sans être « passéiste », l'offre italienne est « plus en phase » avec les racines du Club Med, plaide Serge Trigano. Comprenez : une clientèle pas seulement luxe, mais aussi plus modeste, où les fidèles du Club et les rescapés de l'époque des Bronzés auraient leur place.
Serge Trigano avait succédé à son père Gilbert en 1993 et a dirigé Club Med jusqu'en 1997, avant d'être chassé par les actionnaires, parmi lesquels à l'époque la famille Agnelli, qui le considérait comme un « petit » gestionnaire et lui reprochait de ne pas savoir redresser l'entreprise. Depuis, il a lancé avec ses fils et le designer Philippe Starck les hôtels-restaurants branchés Mama Shelter.
S'il récupère la « présidence non opérationnelle » de Club Med, Serge Trigano entrera aussi au capital avec ses fils : « Je n'ai pas vocation à devenir un gros investisseur, mais je ne m'imagine pas en actionnaire marginal », a-t-il dit au JDD, en prônant l'idée de faire du Club Med sous égide italienne « une marque cool et attractive, quel que soit le nombre de tridents ».
Parallèlement à la bataille d'influence qui se mène en coulisses auprès des politiques et des décideurs, la guerre de la communication bat donc son plein autour de Club Med, dont l'avenir se joue cet été. « La communication est déterminante dans les dossiers d'OPA, amicale comme hostile », relève un avocat spécialiste du sujet.
Dans une déclaration à l'AFP hier, M. Bonomi a salué l'« excellente nouvelle » du soutien de Serge Trigano, qui selon lui « répond aux questions qui pouvaient encore se poser autour de (son) offre, confirmant son ancrage français et la volonté de respecter l'authenticité et les valeurs qui ont fait le succès du club ».
Vendredi, Les Échos publiait un plaidoyer de Jean-Jacques Manceau, auteur du livre Club Med : réinventer la machine à rêves (2010), qui expliquait au contraire pourquoi il faut soutenir Ardian-Fosun et Giscard d'Estaing.
Andrea Bonomi, si son offre l'emporte, a prévu d'éjecter Giscard – qui l'avait froissé l'an dernier en refusant d'envisager l'implantation d'un Club Med près du parc d'attractions espagnol PortAventura, contrôlé par Bonomi.
Mais la partie n'est pas terminée, a relevé l'AFP. Fosun et Ardian peuvent encore surenchérir, même si Ardian semble peu motivé pour l'instant.

Tous les moyens sont bons. Dans la bataille pour le Club Méditerranée que se livrent le tandem franco-chinois Ardian-Fosun et l'Italien Andrea Bonomi, ce dernier est allé chercher comme caution Serge Trigano, ex-PDG du groupe et fils du fondateur.L'annonce, reprise par l'AFP, s'étalait hier dans une interview au Journal du Dimanche (France). Serge Trigano, fils de Gilbert, qui...

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