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Culture - Initiative

Joana Hadjithomas et Khalil Joreige exposent les «scams» à Nice

« Je dois tout d'abord m'excuser... I must first to apologise... »* est la nouvelle exposition des cinéastes et plasticiens libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige à la Villa Arson : école nationale supérieure d'art et centre national d'art contemporain à Nice.

Les «scams», des arnaques particulières efficaces.

Le duo d'artistes s'intéressent ici aux «scams», des arnaques dont ils remontent la trace jusqu'aux Lettres de Jérusalem, juste après la révolution française racontant les déboires des nobles et leurs valets en fuite souhaitant récupérer un trésor en sollicitant l'aide du destinataire devenu « la seule personne de confiance ». Aujourd'hui, ces arnaques se reçoivent par e-mail, noyées dans la masse des spams, elles commencent par une phrase telle que « je dois d'abord m'excuser » et s'appuient sur l'actualité pour nous faire croire à leur récit et nous soutirer de l'argent.
Ce n'est pas la première fois que Joana Hadjithomas et Khalil Joreige exposent sur les scams, en 2010 à Dubaï ils ont gagné le prix Abraaj avec « A letter can always reach its destination ». Aujourd'hui, invités par la Villa Arson, le thème y est décortiqué à travers 14 œuvres, dont 13 ont été créées pour l'occasion. En parallèle à l'exposition, L'Éclat organise une programmation cinéma avec la complicité des artistes. Le film documentaire The Lebanese Rocket Society a été projeté dans les jardins de la Villa Arson, le 6 juillet.
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige nous déroulent une histoire qui commence avec 15 ans d'accumulation de scams, « un énorme matériel » qu'ils utilisent pour provoquer l'interrogation sur l'image que l'on a des événements géopolitiques, sur la narration, l'imaginaire, l'image que l'on se fait de soi, mais avant tout sur notre profond désir de croire. La croyance se révèle être le fil conducteur de cette exposition où la réalité et la fiction s'entremêlent, où les histoires vraies sont aussi incroyables que celles inventées, où l'on se demande si les documents présentés sont des correspondances ou des performances artistiques.
Un exemple extrait de l'installation vidéo La Rumeur du monde : 23 écrans, 38 films, 100 haut-parleurs. Ils sont une interprétation visuelle des scams. Chaque film montre un acteur non professionnel en gros plan incarnant un des messages d'arnaque reçus par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige. Dans cette salle, un brouhaha envahit l'espace, c'est la rumeur. Le visiteur est obligé de choisir et de s'approcher d'un écran afin d'entendre le message. Cette expérience montre que la première étape de l'arnaque est d'abord d'accorder son attention à l'un des messages, à le sortir de la rumeur. Cela fait appel à la curiosité de la personne qui s'y intéresse et déjà à un désir de croire. Lorsqu'elle commence à écouter et surtout à lire les sous-titres des scams, elle se rend compte que les personnages changent, mais que la structure du discours reste sensiblement la même : d'importantes sommes d'argent sont en jeu. Et tous les scams s'appuient sur la situation géopolitique pour créer une aventure financière impliquant le visiteur, devenu ainsi partie prenante.

*Jusqu'au 12 octobre 2014.

Le duo d'artistes s'intéressent ici aux «scams», des arnaques dont ils remontent la trace jusqu'aux Lettres de Jérusalem, juste après la révolution française racontant les déboires des nobles et leurs valets en fuite souhaitant récupérer un trésor en sollicitant l'aide du destinataire devenu « la seule personne de confiance ». Aujourd'hui, ces arnaques se reçoivent par e-mail,...

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