Hollande évoque l'Irak et la Syrie avec le prince Mitab d'Arabie saoudite

Le président français François Hollande a reçu mercredi le fils aîné du roi Abdallah d'Arabie saoudite, le prince Mitab, un des hommes forts du royaume, avec lequel il a évoqué la crise en Irak et en Syrie.

A l'issue de l'entretien, le prince Mitab a souligné devant la presse que "les points de vue de la France et de l'Arabie saoudite sont extrêmement proches" pour oeuvrer à la "stabilité et la sécurité dans la région".
"C'est un objectif que la France partage avec nous", a-t-il ajouté sans citer expressément l'Irak ni la Syrie.
La présidence française a, pour sa part, indiqué que ces "deux grands dossiers régionaux" avaient été évoqués durant la rencontre.

Au 9e jour de l'offensive des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, ou Daech), un groupe ultra-radical sunnite qui opère aussi en Syrie, François Hollande et son invité ont "convergé sur la nécessité et le besoin d'une unité nationale qui inclue toutes les communautés irakiennes", a indiqué l'entourage du chef de l'Etat.
Ils ont exprimé "leur accord sur l'importance d'ouvrir et de travailler sur ce besoin d'unité nationale", a-t-on ajouté.

L'Arabie saoudite a ouvertement accusé lundi le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, un chiite, d'avoir conduit l'Irak au bord du gouffre par sa politique d'exclusion des sunnites et réclamé la formation d'un gouvernement d'entente nationale.
Bagdad a "officiellement" demandé mercredi aux Etats-Unis de mener des frappes aériennes pour stopper la progression des jihadistes.

Les dossiers irakien et syrien doivent être évoqués jeudi matin lors d'un conseil restreint de défense présidé par François Hollande. Il s'agira de faire un point de situation sur l'évolutions des mouvements jihadistes, sur le terrain mais aussi entre l'Europe et les régions où ils opèrent, a indiqué son entourage.

Sur le plan bilatéral, François Hollande a évoqué avec le prince Mitab les relations économiques entre la France et le Royaume, où de grandes entreprises françaises ont des intérêts grandissants, a souligné la présidence. Alstom et la société des transports parisiens RATP sont notamment engagés dans le méga projet de métro à Riyad.

Ils ont également évoqué la Garde nationale, dont le prince est responsable, équipée par la France à travers un contrat de 1,5 milliard d'euros.

Le prince Mitab Ben Abdallah a été nommé en mai 2013 par son père à la tête du ministère de cette Garde nationale, un corps paramilitaire d'élite de 120.000 hommes considéré comme un pilier du régime.