Rechercher
Rechercher

En Égypte, hier ne peut pas être demain

Sissi l’impopulaire ?

Malgré la décision prise par la commission électorale de prolonger l'élection de 24 heures pour pallier aux faibles taux de participation, celui-ci n'atteint finalement que 47 % selon le chiffre des autorités officielles. Ce dernier aurait même été gonflé et se situerait plutôt autour de 30 %, d'après Stéphane Lacroix. De ce fait, un président élu avec la participation de moins de la moitié des électeurs inscrits peut-il vraiment être considéré comme l'homme providentiel ? D'après Karim Émile Bitar, « la faible participation a privé Abdel Fattah al-Sissi du plébiscite qu'il espérait, et toute la propagande visant à le présenter comme un homme providentiel qui allait sauver l'Égypte n'a pas suffi à mobiliser les masses ». Le faible taux de participation apparaît très clairement comme un échec pour le clan Sissi, d'autant plus que l'appareil médiatique, en partenariat avec le secteur privé, avait mené une grande campagne pour encourager les Égyptiens à voter, accusant de « traitres à la patrie » ceux qui refusaient de le faire, raconte Stéphane Lacroix. Cet avis n'est pas celui de Sarah Ben Néfissa, qui considère au contraire que le « taux de la participation électorale est important compte tenu des faibles enjeux des élections concernant le résultat final ». Selon elle, le fait que 23 millions d'Égyptiens soutiennent Sissi prouve que le consensus autour de sa personne est bien réelle, « même s'il a baissé par rapport au référendum sur la Constitution de 2014 », précise-t-elle. Le faible taux de participation peut s'expliquer de deux manières selon Séphane Lacroix. En effet, soit celui-ci témoigne de l'impopularité de Sissi auprès de la majorité des Égyptiens, ce qui contribuerait à démystifier le personnage, soit cela doit être interprété comme un ras-le-bol populaire après trois années marquées tout autant par l'engagement politique que par la déception populaire. Il faudra certainement attendre les prochaines élections pour se faire un avis définitif sur la question.

Malgré la décision prise par la commission électorale de prolonger l'élection de 24 heures pour pallier aux faibles taux de participation, celui-ci n'atteint finalement que 47 % selon le chiffre des autorités officielles. Ce dernier aurait même été gonflé et se situerait plutôt autour de 30 %, d'après Stéphane Lacroix. De ce fait, un président élu avec la participation de moins de...