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Agenda - Hommage

Un an après sa disparition, Wadih el-Safi à l’honneur au Collège des Saints-Coeurs, Sioufi

Les élèves de 6e du Collège des Saints-Cœurs de Sioufi, fortement convaincus de la nécessité de perpétuer les traditions artistiques de leur pays, ont entonné samedi dernier les chansons de feu Wadih el-Safi, figure de proue de la chanson libanaise, au théâtre de l'école. Les projecteurs ont été braqués sur la scène, l'orchestre de feu Wadih el-Safi a ajusté ses instruments de musique et face à un public retenant son souffle, en attendant que les cordes du luth soient pincées et que les mélodies déferlent gracieusement, le concert a débuté. Étaient présents à cette cérémonie l'ancien ministre de la culture Gaby Layoun, le représentant de l'actuel ministre de l'Environnement, M. Adel Choueiry, le fils et la fille de Wadih el-Safi, Antoine et Marlène Safi Haddad, ainsi que la mère supérieure de la congrégation des Saints-Cœurs, Daniella Harrouk, et la directrice dudit collège, sœur Hélène Richa.
Des airs relevant d'une époque glorieuse révolue, qui nous envoûte toujours avec ses blandices orientales, ont envahi la salle. Un message de réconciliation entre les Libanais a été surtout lancé depuis la scène du théâtre de Sioufi. Mais ce concert, mis au point avec succès après des mois d'entraînement, a exigé un travail de longue haleine de la part de Maya Assy, enseignante d'arts scéniques, et de Joelle Abou Ghazalé, responsable de l'éducation musicale aux Saints-Cœurs de Sioufi. « Nos élèves francophones ignoraient qu'un chanteur nommé Wadih el-Safi s'est investi tout au long de sa vie pour redorer le blason de la chanson libanaise. On a dû braver plusieurs obstacles, dont celui de la prononciation arabe qui posait problème surtout chez les étudiants franco-libanais », précise Maya Assy. Joëlle Abou Ghazalé, quant à elle, confie que « réussir le quart de ton, apanage de la musique orientale, était un but en soi ». Sur un ton enjoué, cette dernière poursuit : « Je suis convaincue que la musique orientale est présente dans nos gènes et c'est ainsi qu'après de nombreuses répétitions, tantôt décourageantes et tantôt gratifiantes, nos jeunes adolescents ont eu en main la technique de la chanson de Safi. »
Du côté des élèves, apprendre ces grandes chansons libanaises, qui ont fait carton plein dans les années 60, 70 et 80 du siècle dernier, était une vraie initiation ! Albert Aoun, jeune élève de 12 ans, affirme que sa perception du Liban a changé : « Notre patrie est une perle rare que nos parents n'ont probablement pas eu l'occasion de préserver pendant la guerre. Il faut que nous nous engagions à diffuser les messages de paix qui transparaissent dans les chansons de Wadih el Safi. »
Jade Coroller, fille d'une mère libanaise et d'un père français, fière de ses origines bretonnes, assume être entrée en contact avec son identité libanaise qui avait du mal à émerger à la surface. « C'est grâce à deux professeurs géniaux que j'ai acquis, un tant soit peu, la bonne prononciation arabe et que j'ai découvert que le Liban, ma seconde patrie, n'a pas que des défauts », précise-t-elle.
Ce concert, in memoriam, a été clôturé par la chanson culte s'élevant au rang d'un hymne consensuel fredonné par tout Libanais : Loubnan ya ot'et sama chantée par Antoine Safi, fils de Wadih, qui a reçu avec sa sœur Marlène des trophées-souvenirs de la part du Collège des Saints-Cœurs de Sioufi.

Les élèves de 6e du Collège des Saints-Cœurs de Sioufi, fortement convaincus de la nécessité de perpétuer les traditions artistiques de leur pays, ont entonné samedi dernier les chansons de feu Wadih el-Safi, figure de proue de la chanson libanaise, au théâtre de l'école. Les projecteurs ont été braqués sur la scène, l'orchestre de feu Wadih el-Safi a ajusté ses instruments de...