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Moyen Orient et Monde

Le Hamas va jouer, pour le moment, la carte de la réconciliation

Isolé sur la scène régionale et confronté à une crise économique à Gaza, le Hamas a tout intérêt à jouer la carte de la réconciliation et à s'intégrer dans le système politique palestinien, selon des analystes. Après la prestation de serment du nouveau gouvernement, le mouvement islamiste a rendu, formellement du moins, les clefs du pouvoir exécutif qu'il détenait seul depuis sept ans dans la bande de Gaza. « Le Hamas a renoncé soit en raison d'un désir sincère de réconciliation, soit parce qu'il n'avait pas d'autres options. Il a besoin de temps pour réparer les dégâts dus à l'exercice du pouvoir », explique Adnane Abou Amer, professeur de sciences politiques à l'Université Oummah de Gaza. En effet, la situation économique s'est fortement dégradée à Gaza, avec une remontée du chômage à 40 %, surtout depuis la fermeture par l'Égypte des tunnels de contrebande qui atténuaient l'impact du blocus israélien. Exsangue financièrement, le Hamas est incapable de payer régulièrement les salaires de ses fonctionnaires depuis plusieurs mois. « L'initiative du Hamas va restaurer sa popularité qui s'érodait à Gaza. C'est en partie la raison pour laquelle il se retire de la scène politique : pour essayer de sauver la face », analyse le professeur Abou Amer.
Toutefois, les difficultés abondent. Des tensions sont d'ailleurs apparues entre le Hamas et le Fateh avant l'annonce du nouveau cabinet, notamment sur l'attribution du ministère des Prisonniers, un dossier sensible. En outre, le Hamas ne fait toujours pas partie de l'OLP qui chapeaute l'Autorité palestinienne de M. Abbas et n'est donc pas tenu pour le moment par les engagements du nouveau gouvernement. Pour Hassan Abdo, un analyste politique basé à Gaza, le mouvement islamiste « aura du mal à intégrer le système régional et international ». « En revanche, il va rester actif et influent sur le terrain », grâce à son puissant réseau caritatif, ses œuvres sociales et sa branche militaire, les brigades Ezzedine al-Qassam, souligne-t-il.

Isolé sur la scène régionale et confronté à une crise économique à Gaza, le Hamas a tout intérêt à jouer la carte de la réconciliation et à s'intégrer dans le système politique palestinien, selon des analystes. Après la prestation de serment du nouveau gouvernement, le mouvement islamiste a rendu, formellement du moins, les clefs du pouvoir exécutif qu'il détenait seul...

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