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Liban - Architecture

Destination la Biennale de Venise pour Galal Mahmoud

Galal Mahmoud dévoile son projet de « Musée des civilisations » pour la Biennale de Venise, l'événement architectural le plus important au monde, qui démarre le 7 juin et prend fin le 23 novembre.

« Notre geste architectural, résolument contemporain, est guidé par une démarche d’imprégnation contextuelle », dit Galal Mahmoud.

Seul cabinet d'architecture libanais participant à la Biennale de Venise 2014, GM Architects, fondé par Galal Mahmoud, présente un projet de « Musée des civilisations » qui s'inscrit dans la thématique « Fundamentals », proposée par le commissaire de la Biennale, le célèbre architecte et théoricien néerlandais Rem Koolhaas.


« Ce musée inédit exprimera toute la richesse historique du Liban, véritable ADN d'un pays multiculturel. Notre geste architectural, résolument contemporain, est guidé par une démarche "d'imprégnation contextuelle", la connaissance de l'histoire et l'enracinement dans la culture du lieu », révèle Galal Mahmoud.
L'œuvre qui sera exposée au Palazzo Bembo, sur le Grand Canal, quartier San Marco, est conçue pour le site emblématique de la place des Martyrs, à Beyrouth. Un lieu profondément marqué au fil des millénaires par les échanges des peuples et des civilisations qu'a connus l'antique Beyritus.

 

Innover encore et toujours
Galal Mahmoud est un nom référent dans le domaine du tourisme de luxe. Son agence, établie à Beyrouth et à Abou Dhabi, est spécialisée dans la conception des grands hôtels et des stations de loisirs haut de gamme établis en France, en Afrique, au Moyen-Orient et dans tout le bassin méditerranéen. Elle assure actuellement la réalisation d'un Sofitel au Maroc, d'un Sheraton Resort au Sénégal, de deux stations privées à Mykonos et au Cap, ainsi que le plan directeur de la station thermale de Moulay Yacoub, au Maroc. Grâce à ses différentes origines (égypto-franco-libanaises, en plus d'une mère allemande), Galal Mahmoud adopte naturellement une approche multiculturelle dans ses réalisations. Sa capacité à saisir l'esprit des lieux, à capter la diversité de leurs influences, lui permet de concevoir chaque projet selon une vision tout à la fois contextuelle et globale.


Aujourd'hui, l'architecte innove encore en apportant sa vision et son expertise à un complexe muséologique qui sera aménagé « en profondeur dans les strates des civilisations qui sédimentent le sous-sol de Beyrouth», souligne Galal Mahmoud qui, à travers son projet, s'attribue plusieurs missions qui sont au cœur de sa philosophie : s'immerger dans le cadre géographique, historique et culturel du site ; s'approprier ses éléments de références et les réinterpréter selon une approche et un langage contemporains. Le tout dans le respect de l'identité et de la culture du lieu.

 

Le monolithe de Kubrick
L'œuvre se présente sous la forme d'une résille métallique de 20 m de profondeur sur 60 m de longueur, dotée de plateformes qui se superposent pour remonter le fil de l'histoire, offrant ainsi à chaque étape les vestiges propres à une période.


Au niveau le plus bas de la construction, au pied d'une stèle érigée dans l'esprit du grand monolithe noir dont Stanley Kubrick avait fait l'énigme initiale de son film L'Odyssée de l'espace, s'étale un plan d'eau qui symbolise la Méditerranée, « mère de toutes les civilisations du Liban ». Cette stèle, dont une face est lisse et pure et l'autre en désintégration progressive, fait allusion « à l'incertitude liée au futur », explique l'architecte.
Par ailleurs, le jeu d'espaces quadrillés et de vides savamment entretenus, qui caractérise l'armature métallique, indique une évidente volonté de faire prendre conscience d'un voyage dans l'espace-temps. « Lorsque nous quittons ce maillage pour nous retrouver dans l'excavation omniprésente, un lent montage invisible se substitue à la construction. Les trames disparaissent pour donner naissance à une nouvelle forme de concentration, celle du dais et du totem. Le totem est la manifestation d'un échec nécessaire, des contradictions définitives et insolubles et d'un futur impossible. Nous le remontons jusqu'à son plafond dématérialisé, pour ressurgir dans la ville. »

 

Un mille-feuille historique
Une ville dont le tissu urbain est décrit par Galal Mahmoud comme « un amalgame d'aménagements et de styles transformé par une histoire levantine vieille de presque quatre mille ans. Malgré les dégâts provoqués par la guerre, le langage de la ville, chaos organisé, n'a jamais cessé d'évoluer pour symboliser ce « mille-feuille historique ». L'acte qui consiste à explorer le sol de Beyrouth est en soi une aventure homérique abondamment documentée de révélations.
« Avec ce projet, nous avons entrepris d'explorer l'influence inhérente à ces civilisations sur notre histoire, en juxtaposition avec la dynamique mondialisée des influences du XXIe siècle. Nous nous replions souvent sur une architectonie mesurée sans tenir compte de notre géologie sociale, de la tectonique des migrations humaines passées ou de la migration de l'information et de la technologie à venir. Or Beyrouth est un voyage dialectique à travers l'évolution d'une identité nationale vernaculaire stratifiée, qui s'inscrit dans un contexte de fouilles et une chorégraphie de constructions historiques. »


On se met à espérer que ce projet, remarquable à bien des égards, ne reste pas au stade de plans et de dessins... c'est-à-dire de rêves. Sauf que sa possible réalisation est tributaire d'un feu vert qui serait donné par le ministère de la Culture et de la société Solidere. Puisse-t-il ne pas ronfler trop longtemps dans les tiroirs !

 

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