Syrie: le Tunisien Kamel Morjane prêt à prendre la suite de Brahimi

Le Tunisien Kamel Morjane, ministre des Affaires étrangères sous le président déchu Ben Ali, s'est dit prêt mercredi à prendre la suite du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe en Syrie, Lakhdar Brahimi, qui a récemment jeté l'éponge.

Des diplomates à l'ONU avaient évoqué le nom de Kamel Morjane, mais aussi de Kevin Rudd, ancien Premier ministre australien, pour succéder à M. Brahimi, qui a prévu de quitter ses fonctions le 31 mai.

"Il est compliqué, malgré la difficulté de la mission, de refuser une telle responsabilité", a déclaré M. Morjane, 66 ans, à la radio tunisienne privée Shems FM. "C'est une question sur laquelle il n'est pas facile de prendre une décision. J'y réfléchis. Il faut aussi considérer la mission du point de vue des possibilités de réussite et d'échec", a ajouté l'ancien diplomate, aujourd'hui président du parti politique Al-Moubadara (L'Initiative).

"Ce qui me décidera au final sera la possibilité de concilier cette mission et la poursuite du travail du parti", a précisé Kamel Morjane, n'excluant par ailleurs pas d'être candidat à la présidentielle attendue d'ici la fin de l'année en Tunisie.

M. Morjane a effectué une longue carrière aux Nations Unies, occupant notamment la fonction de représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en République démocratique du Congo et de numéro 2 du Haut commissariat pour les réfugiés.

En Tunisie, il a été ministre de la Défense et des Affaires étrangères (2005-2011), et a siégé dans les instances du RCD, le parti du président Zine El Abidine Ben Ali, contraint à la fuite le 14 janvier 2011 après un soulèvement populaire. La même année, M. Morjane avait présenté des excuses "aux Tunisiens pour avoir accepté de servir" sous Ben Ali.