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Moyen Orient et Monde - TPIY

Les Serbes se « défendaient » à Sarajevo, assure un témoin de Mladic

L’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a commencé hier sa défense. Pool/Martin Meissner/AFP

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a commencé hier sa défense, appelant à la barre Mile Sladoje, un ancien officier qui a assuré que les actes de ses troupes ne constituaient que de la légitime défense pendant le siège sanglant de Sarajevo. « Il y avait des ordres, on ne pouvait ouvrir le feu qu'en riposte aux tirs de l'ennemi », a assuré l'ancien commandant de brigade, puis de bataillon, en 1993 et 1994, dans une déclaration lue aux juges par l'un des avocats de Ratko Mladic, Miodrag Stojanovic.
Ratko Mladic est accusé par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) d'avoir entrepris le « nettoyage ethnique » d'une partie de la Bosnie, en vue de créer un État serbe ethniquement pur. À 72 ans, il doit répondre de 11 chefs d'accusation de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, présumés commis pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), qui a fait plus de 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés. Ratko Mladic doit notamment répondre du siège de Sarajevo, long de 44 mois et au cours duquel 10 000 civils avaient été tués, fauchés par des tirs de mortier effectués des hauteurs qui entourent la ville ou cibles de tirs de snipers. « Nous ne possédions que des armes classiques : je vous affirme que nous n'avons jamais disposé d'armes à lunette », a garanti M. Sladoje, interrogé par les avocats de M. Mladic, évoquant la mort d'une adolescente, tuée par un tireur isolé. « Nous avions des armes d'infanterie, mais nous n'avions pas un nid de tireurs embusqués » dans un des immeubles de Sarajevo, a également assuré le témoin.

« Un témoin, pas une connaissance de l'accusé »
Coutumier de sautes d'humeur en salle d'audience, Ratko Mladic, qui plaide non coupable des charges retenues contre lui, a écouté le début de la déposition de M. Sladoje de manière calme et concentrée.
Au moment des entrées et sorties du témoin, les deux hommes se sont salués, malgré la réprobation de la cour : M. Sladoje est présent à La Haye car c' « est un témoin, pas une connaissance de l'accusé, il ne doit pas être loyal envers l'accusé », a affirmé aux deux hommes le juge Alphons Orie.
M. Mladic est également poursuivi pour le massacre de près de 8 000 hommes et garçons musulmans en juillet 1995 à Srebrenica, le pire massacre commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
La défense dispose de 207 heures au total pour présenter son dossier. Les juges avaient également alloué 207 heures à l'accusation pour la présentation des éléments de preuves à charge, étape de la procédure qui s'est achevée le 26 février, près de deux ans après l'ouverture du procès, le 16 mai 2012.
Après avoir échappé pendant seize ans à la justice internationale, Ratko Mladic avait été arrêté en Serbie le 26 mai 2011. Il encourt une peine de prison à vie. Son alter ego politique, Radovan Karadzic, est lui aussi jugé devant le TPIY. Son procès s'était ouvert en octobre 2009. Radovan Karadzic, l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, et Ratko Mladic, l'ex-chef militaire, auraient pu être jugés ensemble si leurs arrestations avaient été plus proches dans le temps l'une de l'autre car ils sont accusés des mêmes crimes.

(Source : AFP)

L'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic a commencé hier sa défense, appelant à la barre Mile Sladoje, un ancien officier qui a assuré que les actes de ses troupes ne constituaient que de la légitime défense pendant le siège sanglant de Sarajevo. « Il y avait des ordres, on ne pouvait ouvrir le feu qu'en riposte aux tirs de l'ennemi », a assuré l'ancien...

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