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Culture - Installation

Quand l’image devient territoire

La salle d'exposition de l'Institut français du Liban* offre à voir un travail à quatre mains signé Fanny Seller et Hyam Yared. Dans « Tu es mon territoire », le verbe accompagne les images et les images accompagnent les paroles dans cette initiative.

Un travail plus que réaliste signé Fanny Seller.

Une atmosphère blanchâtre et diaphane nimbe les lieux. Des images (sur)réalistes, plus vraies que nature, qui crient plus que le cri de Munch, qui brisent le calme de l'amnésie et qui ravivent la mémoire léthargique. C'est en une série d'huiles sur toiles, d'installations, de photos sous un verre craquelé que Fanny Seller aborde «la temporalité de l'empreinte, la mémoire archéologique du corps et l'identité de l'enfant». Déconstruisant pour reconstruire, combattant la fixité des images, l'artiste les redessine en leur donnant une nouvelle existence dans la matière. Les sujets sont ainsi décontextualisés par ce recadrage qui les prive de leur environnement narratif initial en leur procurant un souffle nouveau.
Née en 1972 et après une maîtrise d'histoire de l'art africain en Sorbonne et un troisième cycle à Paris en 1997, Fanny Seller découvre la restauration de tableaux à Beyrouth et obtient un diplôme de conservateur-restaurateur d'œuvres d'art à l'ENSAV-La Cambre de Bruxelles en 2003.
Aujourd'hui de retour sur les traces de son père natif de Essaouira, elle anime des ateliers «Recycl'Art» pour enfants. Travaillant actuellement avec la Fondation arabe pour l'image à Beyrouth, la photographie d'archives qui ne constitue qu'une étape dans son processus créatif est conçue comme un filtre. À travers la texture de ses «visages intérieurs», comme elle les appelle, Seller démêle les fils du passé et entreprend une quête identitaire.
Cette «narratrice silencieuse», qui raconte des histoires du passé en les enchevêtrant avec le présent, emprunte les paroles de Hyam Yared pour donner forme à l'invisible, au non-dit. Un véritable dialogue s'instaure entre la plasticienne et la romancière rebelle. La voix de la poétesse et nouvelliste (L'Armoire des ombres en 2006 et Sous la tonnelle 2009) retentit dans l'espace de l'Institut français. Réveillant des fantômes du passé, donnant corps aux images douloureuses et réanimant les blessures, c'est un aller-retour continu entre paroles et images qui restaure le visible.

*Jusqu'au 24 mai. Tél. : 01/420200.

Une atmosphère blanchâtre et diaphane nimbe les lieux. Des images (sur)réalistes, plus vraies que nature, qui crient plus que le cri de Munch, qui brisent le calme de l'amnésie et qui ravivent la mémoire léthargique. C'est en une série d'huiles sur toiles, d'installations, de photos sous un verre craquelé que Fanny Seller aborde «la temporalité de l'empreinte, la mémoire archéologique...

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