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Moyen Orient et Monde - Le point

Sanctions contre annexions

Encore quelques trains de sanctions comme celles-ci et la Russie aura parachevé la conquête de l'Ukraine. Contre la tactique du salami, le nouveau tour de vis décidé hier risque fort d'être de peu d'effet, s'apparentant plutôt au jeu du « je te tiens tu me tiens par la (fausse) barbichette ». À moins évidemment que l'un des deux camps ne veuille aller jusqu'au bout, comme le laissait entendre hier une fuite calculée, répercutée par le New York Times. En clair, explique lourdement le département du Trésor à ceux qui n'ont pas encore compris, nul n'ignore que l'un des investisseurs de Gunvor n'est autre que le camarade Poutine. Du coup, la planète des médias s'est mise à fantasmer sur la fortune de l'intéressé et les risques qui pèsent sur lui. Tout y passe, depuis les montres à plus de 250 000 dollars pièce au montant de la fortune. Est-ce bien 40 milliards ? Plutôt 70 milliards, peut-être même un peu plus.


Le plus amusant dans l'affaire, c'est que la découverte du lien entre Vladimir Vladimirovitch et le monde du pétrole russe remonte à l'année 2008, due à l'époque à l'hebdomadaire The Economist. Le plus drôle aussi, c'est que Guennadi Timchenko (sixième fortune russe selon le magazine Forbes), copropriétaire du groupe Gunvor (quatrième compagnie pétrolière dans le monde, avec des revenus supérieurs à 90 milliards de dollars en 2013), s'est empressé de céder ses parts à son associé suédois Torbjorn Tornqvist. C'est à se demander si les fins limiers yankees réussiront à se retrouver dans cet incroyable bonneteau, étant entendu que les sanctions ne vont pas atteindre, du moins dans la phase présente, l'hôte du Kremlin, qui affiche pour l'an dernier un salaire de 102 000 dollars.


Ému par les risques pesant sur l'économie du Vieux Continent, les hommes d'affaires européens rappellent que les mesures de rétorsion à l'encontre de Moscou affectent aussi certains pays qui y souscrivent, comme l'Allemagne. Les échanges entre les deux parties, font-ils valoir, ont été l'an dernier de l'ordre de 267,5 milliards de dollars. En outre, un quart du gaz consommé en Europe est fourni par le voisin du nord-est, qui lui achète près de cinquante pour cent de ses importations contre la moitié de ses exportations. Autant de raisons valables qui portent clients de gaz russe et investisseurs à conseiller la prudence dans la gestion d'une guerre qui ne veut pas dire son nom mais qui, insidieusement, s'installe dans les rapports entre l'Ouest et la Russie.
Les nouvelles actions intrépidement décidées hier visent sept responsables russes et 17 entreprises et prévoient par ailleurs la limitation des livraisons d'équipements high-tech à usage militaire.
En ce début de semaine, deux événements se sont produits qui ont contribué à grandement inquiéter les chancelleries. À Konstiantynika (Est, prorusse), une ville de 80 000 habitants au nord de Donetsk, la capitale régionale, de mystérieux « hommes verts » ont investi en matinée la mairie. Presque au même moment, des inconnus blessaient grièvement le maire prorusse de Kharkiv, le « mini-oligarque » Guennadi Kernes, un personnage haut en couleur qui avait été placé en mars dernier sous contrôle judiciaire pour des cas d'enlèvement et de tortures. Ainsi, l'Ukraine poursuit sa lente dérive vers la guerre civile. Et c'est Poutine lui-même qui lance cette mise en garde, assuré de l'emporter, que le pouvoir central à Kiev s'engage (et échoue) dans son entreprise de récupération du terrain – et des postes de police – perdus ou bien qu'il lance dans la bataille des troupes mal préparées à un affrontement par les commandos du Kremlin.


Pas de guerre donc ; pas d'occupation non plus. Ce vers quoi l'on se dirige, c'est un lent, un irréversible processus de déstabilisation qui aura pour triple effet d'empêcher l'organisation de la présidentielle prévue le 25 mai, d'affaiblir le pouvoir central et de faciliter la mise en place d'un gouvernement dans la zone orientale. Le précédent ainsi établi, il serait possible de se tourner vers la Transdienstrie, une région russophone de la Moldavie, ou même le Kazakhstan, suivant un plan qui vise à interdire à l'Europe l'irruption dans une zone située à proximité des anciennes marches de l'empire des glaces.


Pour l'instant, on se contente de grignoter mètre après mètre, ville après ville ce qui reste des régions est du pays. Au total, plus d'une douzaine de cités sont désormais contrôlées par les rebelles séparatistes et rien n'indique que l'on en restera là.
Pendant ce temps, Washington et les rares faucons alignés sur ses vues continueront à plancher sur les noms des prochaines victimes de leurs sanctions, jusqu'à épuisement des listes – ou de la patience de l'une des deux parties.

 

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commentaires (2)

PAUVRES MASTODONTE ET ÉLÉPHANTEAUX ENCORE AU LAIT... ILS FOURRENT LE NEZ DANS LES NIDS DE GUÊPES !

LA LIBRE EXPRESSION

23 h 22, le 29 avril 2014

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Commentaires (2)

  • PAUVRES MASTODONTE ET ÉLÉPHANTEAUX ENCORE AU LAIT... ILS FOURRENT LE NEZ DANS LES NIDS DE GUÊPES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 22, le 29 avril 2014

  • Un bref historique de ce que devient la politique occicon , d'abord la guerre faite au hezb en 2006 n'atteint pas ses objectifs , ensuite on s'attaque a l'Iran a travers des elections soit disant truquees et l'objectif n'est pas atteint , on decide de provoquer un printemps en Syrie ou on disait que le regime ne tiendrait pas 1 an ou 1 an et demi , les reserves du regime ne pouvant tenir au dela de cette limite d'apres fabius, 3 ans et plus plus tard les choses tournent au vinaigre , alors donc on va chercher l'ours dans sa taniere et lui piquer sa pittance dessous le nez . Quelle impudence , quelle arrogance d'une politique qui ne veut pas admettre que it's over , ca ne marche plus de se foutre de la gueule du monde pour les beaux yeux d'un lobby en perte de vitesse , d'un monde qui na plus envi , c'est tout , qui ne veut plus croire a toutes ces supercheries de "liberte , droit de l'homme , egalite " etc... mal fagotees et mises au gout des memes , toujours les memes , intouchables qd il s'agit pour eux de voler , d'usurper de violer etc.. les solutions se croient etre dans des sanctions , boycott et autres artifices qui ne sont que le prolongement du pillage des richesses mondiales . Il faut que cela change , et des HOmmes ont decide de se dresser contre l'injuste .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 42, le 29 avril 2014

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