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Culture - Bipod

« Hibr », ou la force physique des mots

Maqamat Dance Theatre /Omar Rajeh et Marcel Leemann Physical Dance ont présenté, durant le week-end, « Hibr ». Une performance réalisée avec le soutien d'Afac et de Pro Helvetia, et qui met en collision le mot et le corps.

Comme sur ring... Photo Raphael Brand

Des corps dénudés, des danseurs et danseuses en simples sous-vêtements, mais en boots de ville, rentrent en scène et fixent le public. Longuement. Froidement. Au départ avec sérieux puis avec humour. La scène est éclairée d'une lumière opalescente, blanchâtre, qui laisse tout deviner sur ce geste osé qui en dit long sur la suite du spectacle. En effet, les cinquante minutes que les spectateurs vont vivre sont assez particulières. Comme un combat sur un ring de boxe. Une expérience peu ordinaire qu'ils vont partager avec les artistes. Sur cette scène blanchâtre semblable à une page vide d'un livre, les danseurs aux identités diverses vont conjuguer leurs efforts, unir leurs visions pour faire naître de l'entrechoc et du tiraillement de ces corps qui vont peu à peu se vêtir les lettres et les mots.

Images et sons
Si la compagnie Maqamat d'Omar Rajeh s'est imposée en 2002 sur la scène beyrouthine comme une plateforme de danse contemporaine, Marcel Leemann, ce chorégraphe free-lance né à Zurich et installé à Berne, avantage pour sa part les challenges en créant un langage singulier. Ses danseurs interrogent le public d'une manière directe, non sans humour et par des mouvements souvent libres et improvisés. Dans cette création, les images scéniques et sonores, sur la musique de Pablo Palacio et Mahmoud Turkmani, se marient.
Les mots sont les acteurs principaux de cette performance. Ce sont ceux-là qui donnent forme à la compréhension du monde qui nous entoure. Qu'arrive-t-il si ces mêmes mots rentrent en collision avec le corps humain. Un choc qui se traduira sur scène en soliloques, en mouvements syncopés, en gestes déstructurés, décompensés et même en un magma corporel presque inaudible. Un acte scénique relevant davantage de l'effort physique que de la danse dans son sens traditionnel du terme. Une expression qui semblerait expérimentale, mais où chaque danseur joue un rôle bien élaboré qui s'imbrique comme une pièce de puzzle dans l'acte de son vis-à-vis.
Cinquante minutes où chaque geste est contredit, retenu, comme si deux forces s'attiraient et se rebutaient à tout instant. Hibr est une idée originale et une vision particulière du corps déglingué et handicapé de l'expression. La lutte qui s'engage, où le corps exulte et transpire pour, finalement, créer ces borborygmes et ce brouillage de bruits, de sons et de voix, est difficile à absorber au départ, mais s'installe aisément dans l'esprit des spectateurs qui se trouvent impliqués sans le savoir dans la traduction des gestes.

Des corps dénudés, des danseurs et danseuses en simples sous-vêtements, mais en boots de ville, rentrent en scène et fixent le public. Longuement. Froidement. Au départ avec sérieux puis avec humour. La scène est éclairée d'une lumière opalescente, blanchâtre, qui laisse tout deviner sur ce geste osé qui en dit long sur la suite du spectacle. En effet, les cinquante minutes que les...

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