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Moyen Orient et Monde - Crise

Kiev jure que 100 000 soldats russes sont postés à la frontière orientale

Timochenko se lance dans la course à la présidence ; l'Ukraine obtient la promesse d'une aide financière vitale mais austère du FMI ; l'Assemblée générale de l'ONU dénonce le rattachement de la Crimée à la Russie.

La chancelière allemande Angela Merkel a dit espérer que la menace de sanctions supplémentaires à l’encontre de la Russie suffirait à la dissuader de poursuivre l’escalade...Reuters / Shamil Zhumatov

Au moment où Ioulia Timochenko a lancé la course à la présidence, l'Ukraine a obtenu hier la promesse d'une aide financière vitale du Fonds monétaire international (FMI).
« Aucun des hommes politiques ukrainiens qui se préparent à être candidats à la présidence ne prend la mesure de l'anarchie et ne s'apprête à l'arrêter », a lancé l'ex-Premier ministre en annonçant sa candidature à l'élection du 25 mai. Faisant de Vladimir Poutine sa cible numéro un, elle a promis de mettre fin à l'« agression » de la Russie qui a pris la Crimée et a massé, affirme Kiev, près de 100 000 soldats à la frontière avec l'Ukraine orientale, russophone et en proie à des tensions séparatistes. À 53 ans, l'ennemie jurée du président déchu Viktor Ianoukovitch, qui avait électrisé la révolution orange et sort de deux ans et demi de détention, se prépare à un combat difficile. Elle est devancée dans les sondages par le milliardaire et ancien ministre Petro Porochenko et l'ex-champion de boxe Vitali Klitschko, qui pourraient unir leurs forces face à la « dame de fer » ukrainienne.

 

(Lire aussi : Poutine le Grand, le commentaire de Dominique Moisi)

 

Douloureuses réformes
L'équipe qui sortira en tête sera chargée d'appliquer de sévères mesures d'austérité arrachées par le FMI pour accepter de venir en aide pour la troisième fois depuis 2008 à l'ex-république soviétique, Moscou refusant d'apporter tout soutien au pouvoir pro-européen en place actuellement.


Au menu pour les Ukrainiens : hausse des prix du gaz de 50 % pour les ménages dès le 1er mai, gel des retraites et des salaires des fonctionnaires. En échange, Kiev peut se féliciter de bénéficier d'un plan de sauvetage massif de ses finances, de 27 milliards de dollars sur deux ans. À lui seul, le FMI compte ouvrir une ligne de crédit comprise entre 14 et 18 milliards de dollars, qui s'ajoutera aux sommes mises sur la table notamment par Washington (un milliard de dollars) et Bruxelles (1,6 milliard d'euros).


Son conseil d'administration pourrait la valider dès le mois d'avril, ouvrant la porte au versement, avant même la présidentielle, d'une première tranche dont le montant reste à déterminer, a expliqué le chef de la mission du Fonds au travail à Kiev depuis plus de trois semaines, Nikolay Gueorguiev, au cours d'une conférence de presse.
« Nous sommes passés d'une approche populiste à une approche pragmatique et nous sommes conscients que cela ne sera pas apprécié par tous », a reconnu le gouverneur de la Banque centrale Stepan Koubiv. « Certaines réformes seront douloureuses », a-t-il ajouté.


Le Fonds demande également à l'Ukraine de laisser filer sa monnaie, qui a perdu près du quart de sa valeur depuis le début de l'année, et de lutter contre la corruption la gangrenant. Le FMI, souvent accusé de saigner les pays qu'il aide avec ses mesures d'austérité, a insisté sur la mise en place de nouveaux programmes d'aide sociale pour 30 % de la population, remplaçant les subventions pour le gaz.
Après avoir menacé Moscou d'isolement mercredi, le président des États-Unis Barack Obama a qualifié hier à Rome de « grand pas en avant » l'accord avec entre Kiev et le FMI, qui « aidera à stabiliser l'économie et à répondre aux besoins des Ukrainiens à long terme ».


Car le temps presse pour stabiliser l'Ukraine, sortie de justesse de la récession fin 2013 et frappée de plein fouet par la crise politique, qui devrait entraîner une chute de 3 % de son produit intérieur brut cette année selon le gouvernement. Insistant sur l'urgence de la situation, le Premier ministre Arseni Iatseniouk a présenté devant le Parlement un ensemble de mesures de réduction du train de vie de l'État : baisse rapide de 10 % des effectifs de l'administration (24 000 personnes), vente de terrains et propriétés, taxes sur les plus riches, suppression de subventions aux mines.
« Nous n'avons pas le choix : soit ces mesures sont prises, soit l'Ukraine sera en faillite », a-t-il martelé face à des députés très divisés, le Parti des régions que dirigeait M. Ianoukovitch refusant d'apporter au texte les voix suffisantes à son adoption. Un autre vote sur le même texte était attendu.

 

(Lire aussi : L'ordre mondial postrusse, le commentaire de Giles Merritt)

 

Nouveau défi
Par ailleurs, Kiev peut se féliciter d'un autre soutien. Sur le front diplomatique, l'Assemblée générale de l'ONU a voté la résolution, non contraignante, que l'Ukraine avait soumise et qui dénonce le référendum en Crimée et le rattachement de cette péninsule à la Russie.
De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a dit espérer que la menace de sanctions supplémentaires à l'encontre de la Russie suffirait à la dissuader de poursuivre l'escalade.
Moscou commence déjà à subir les effets des premières sanctions occidentales avec une fuite des capitaux massive qui a poussé le gouvernement russe à revoir ses prévisions de croissance pour l'année à seulement 0,6 %. Imperméable aux menaces, Vladimir Poutine a néanmoins lancé un nouveau défi aux Occidentaux en annonçant la création d'un système russe de paiement pour tenter de remplacer les géants américains Visa et MasterCard.

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Au moment où Ioulia Timochenko a lancé la course à la présidence, l'Ukraine a obtenu hier la promesse d'une aide financière vitale du Fonds monétaire international (FMI).« Aucun des hommes politiques ukrainiens qui se préparent à être candidats à la présidence ne prend la mesure de l'anarchie et ne s'apprête à l'arrêter », a lancé l'ex-Premier ministre en annonçant sa...
commentaires (2)

PLUS DE RIGOLADE PSEUDO EUROPÉENS ! TOUS LES SANS SOULIERS CROIENT QU'ILS VONT TROUVER LA MANNE CHEZ LES AUJOURD'HUI AFFAMÉS EUROPÉENS... MAIS QU'ONT-ILS DE COMMUN ENTRE EUX CES EUROPÉENS... D'AUTRE QUE LE NOM ?

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 51, le 28 mars 2014

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Commentaires (2)

  • PLUS DE RIGOLADE PSEUDO EUROPÉENS ! TOUS LES SANS SOULIERS CROIENT QU'ILS VONT TROUVER LA MANNE CHEZ LES AUJOURD'HUI AFFAMÉS EUROPÉENS... MAIS QU'ONT-ILS DE COMMUN ENTRE EUX CES EUROPÉENS... D'AUTRE QUE LE NOM ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 51, le 28 mars 2014

  • Le FMI...les pauvres ukrainiens vont vraiment comprendre ce que c'est d'être envahi!

    GEDEON Christian

    02 h 28, le 28 mars 2014

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