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Moyen Orient et Monde - Révolte

Contre-offensive rebelle d’envergure dans le nord de la Syrie

L'opposition marque des points dans quatre provinces ; Brahimi exclut une reprise des négociations de Genève.

À l’entrée d’Alep, les dégâts causés par des barils explosifs utilisés par l’aviation gouvernementale. Dans cette ville, le régime a perdu plusieurs quartiers et enregistré de nombreuses pertes. Rami Zayat/Reuters

Les rebelles syriens, après une série de revers, ont lancé une contre-offensive d'envergure dans le nord de la Syrie en marquant des points dans quatre provinces, ont affirmé hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des chefs rebelles.


« Après les défaites enregistrées notamment à Qalamoun, au centre du pays, les rebelles ont lancé une contre-offensive d'envergure dans le Nord, dans les provinces de Lattaquié, d'Alep, d'Idleb et même dans la campagne de Hama », plus au centre, a déclaré le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Dans la province d'Idleb, l'armée « a cédé 15 postes de contrôle près de Khan Sheikhoun, et le régime n'y dispose plus que des bases militaires de Wadi al-Deif et Hamadiyé, encerclées et approvisionnées par voie aérienne », a-t-il ajouté. À Alep, le régime a perdu les quartiers de Layramoune, de la Vieille Ville et du mont Chwayhné, et enregistré de nombreuses pertes, a-t-il ajouté.

 


Il s'agit de la première attaque coordonnée de cette envergure depuis le conflit qui a éclaté au début de l'année entre une coalition rebelle, dont le Front al-Nosra, la branche d'el-Qaëda en Syrie, et leurs anciens compagnons d'armes, les jihadistes ultraradicaux de Daech (État islamique en Irak et au Levant-EIIL). Pour Ibrahim al-Idlebi, porte-parole d'une unité rebelle, « il y a une coordination totale entre les groupes. La principale raison, c'est le retrait de (Daech) de la région. Maintenant nous ne devons plus combattre deux, mais un seul ennemi », le régime. En outre, les rebelles ont reçu de Turquie des munitions et des armes, y compris des missiles sol-air, a-t-il ajouté.

 

(Dans la presse : Le modus operandi des chabbiha d'Assad raconté par un ancien prorégime)

 

Kassab
Dans la province de Lattaquié, berceau de la famille Assad, les insurgés ont pris un point de passage avec la Turquie et contrôlent la principale place du village de Kassab, 6 km plus loin, selon M. Abdel Rahmane. Les autorités syriennes ont, elles, affirmé que les rebelles et leurs alliés jihadistes étaient venus de Turquie pour attaquer le poste de Kassab, l'un des deux derniers points de passage officiels encore aux mains du régime le long de la frontière avec son voisin turc. Le gouvernement syrien ne contrôle désormais que huit des 19 postes-frontières terrestres officiels avec ses voisins (Liban, Irak, Turquie et Jordanie). Au moins 130 combattants des deux bords sont morts durant la bataille entre samedi et dimanche, selon l'OSDH. C'est d'ailleurs lors de ces combats que Hilal el-Assad, cousin du président syrien Bachar el-Assad, a été tué avec sept de ses combattants, selon l'OSDH.

 

Offensive conjointe
Une « offensive conjointe a commencé », a affirmé le colonel rebelle Afif el-Souleimane, chef du Conseil militaire d'Idleb, et la situation « est très bonne sur les trois fronts » d'Idleb, Lattaquié et Hama. Selon lui, la prise il y a six semaines de Morek, entre Hama et Alep, a été décisive. « La route entre Hama et le Nord a été ouverte et le succès sur un champ de bataille revient à celui qui contrôle les routes d'approvisionnement. » Il a en outre expliqué que le régime avait retiré des troupes d'Idleb pour les envoyer vers Lattaquié et que les rebelles « en ont tiré profit pour attaquer ».


Sur le plan politique, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a affirmé hier qu'une reprise des négociations de paix entre le régime et l'opposition à Genève était exclue pour le moment. Une deuxième session de négociations à Genève entre l'opposition et le gouvernement syrien pour trouver une issue politique au conflit s'était terminée le 15 février sur un constat d'échec. Le 14 mars, le régime de Damas avait accusé le médiateur international d'avoir « outrepassé » son rôle en critiquant la prochaine tenue de la présidentielle dans le pays en guerre. M. Brahimi avait prévenu que la présidentielle, dont la date n'a pas encore été annoncée officiellement, sonnerait le glas des négociations devant mettre fin au conflit.

 

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