Kheireddine : Malgré les difficultés, l’économie se porte bien

L'ancien ministre Marwan Kheireddine s'est voulu rassurant sur l'état général de l'économie. C'est lors d'une conférence organisée par les diplômés de la faculté d'économie et de gestion de l'Université libanaise (UL) que M. Kheireddine s'est adressé aux étudiants pour leur demander « à quel Liban ils aspirent dans 20 ans » ?
Rappelant que les recettes de l'État totalisent 10 milliards de dollars contre des dépenses étatiques de 14,5 milliards à peu près, il a indiqué que 87 % des dépenses de l'État servent à rémunérer les fonctionnaires, à payer le service de la dette publique et les transferts à l'EDL. Le reste (13 %) se divise entre l'éducation, la santé, les services sociaux, l'environnement et le reste des secteurs productifs.
Parallèlement, il a déploré le fait que les ministres possèdent autant de pouvoir, ce qui facilite les pratiques de corruption et de bureaucratie qui freinent la mise en place de réelles réformes. Il a appelé à l'édification d'un État de droit, soulignant « qu'on avait encore le droit de rêver ». « Si l'État réussissait à mettre en place un projet de budget, nous pourrions épargner en cinq ans l'équivalent de 4 ou 5 milliards de dollars », a-t-il ajouté. Pour arriver à ces réalisations, Marwan Kheireddine prône un plan de réhabilitation du courant électrique, une amélioration de la collecte des factures auprès des douanes, au port et à l'aéroport, et un meilleur ramassage des impôts sur les bénéfices réalisés par les entreprises.
Pour ce qui est du volet gazier, l'ancien ministre a indiqué que la prospection maritime avait été achevée à 55 % et que d'ici à un an, la prospection terrestre devrait prendre fin. « Nous avons plus de gaz que le Qatar, à peu près 600 milliards de dollars de pétrole, a-t-il ajouté. Le forage gazier devrait créer 100 000 opportunités d'emplois », a enfin précisé Marwan Kheireddine.
« La conjoncture économique n'est pas aussi mauvaise qu'on le dépeint », a souligné l'ancien ministre en mettant en évidence l'importance de mettre en place un véritable partenariat privé-public (PPP) pour abaisser les coûts de production et proposer des services plus efficaces et moins chers aux citoyens. Malgré les difficultés conjoncturelles, l'économie libanaise se porte bien, a-t-il résumé.