André Helo aura été le fruit généreux de cultures multiples et métisses qui lui ont permis de tracer entre l'Orient, l'Occident et l'Amérique latine des chemins à double sens, enrichissant les uns de la culture des autres.
Au début du chemin, il y aura eu Baabda, et au bout du chemin, Bogota, où il a vécu sa vie d'homme et où il s'est éteint un soir pluvieux de mars après y avoir transmis, avec patience et générosité, à plusieurs générations de jeunes d'origine libanaise des connaissances acquises dans des domaines aussi variés que les sciences, l'histoire et la littérature.
Les parfums subtils de la cuisine orientale du restaurant libanais que tient son épouse Odette à Bogota réveillaient en lui, comme autant de madeleines de Proust, le souvenir de sa jeunesse lointaine sous le soleil tendre de la Méditerranée.
Privé, en raison de sa maladie, d'un ultime voyage au Liban, d'un dernier retour vers le passé, André est parti avec ses madeleines en poche, laissant à tous ceux qui ont eu la chance de l'avoir connu un supplément d'âme et de culture.
Adios, André, et merci de nous avoir rendus plus savants et surtout meilleurs.
Antoine ABOU DIB
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