Grèce : un chauffeur de bus condamné pour comportement raciste

Un chauffeur de bus de Salonique (nord) a été condamné lundi à dix mois de prison avec sursis pour avoir fait descendre de son véhicule deux Africains en revendiquant, selon un témoin, son appartenance au parti neonazi Aube dorée, a-t-on appris de source judiciaire.

Le chauffeur, qui conteste les faits, a été dénoncé par une passagère qui a assisté à la scène en avril 2013. La plainte a été déposée par des avocats spécialisés dans la défense des étrangers tandis que les deux victimes présumées n'ont pas été retrouvées.

Selon le témoin, le chauffeur aurait forcé les deux hommes à descendre en leur disant qu'il était membre du parti neonazi Aube dorée, qu'il en portait l'emblème en médaillon et tatoué sur le corps.
A l'audience le chauffeur a fait entendre une de ses connaissances d'origine nigériane qui a soutenu n'avoir jamais vu l'accusé faire preuve d'un comportement raciste.

Selon l'agence de presse ANA (semi-officielle), la police grecque a, par ailleurs, ouvert lundi une enquête interne après des informations de presse faisant état de la candidature sous l'étiquette Aube dorée d'un de ses agents aux élections régionales de mai, en même temps que les municipales et les européennes.

Cet agent aurait assisté ce week-end à un meeting du parti en Crète animé par un député du parti Aube dorée qui a adressé à l'assemblée un salut en tout point semblable au salut hitlérien, selon des images diffusées par les médias grecs. Une partie de la salle a imité ce salut, selon ces mêmes images.

Confronté à de semblables témoignages dans le passé, Aube dorée avait expliqué qu'il s'agissait là d'un geste inspiré d'une posture de la Grèce antique, niant la confusion avec le salut hitlérien.

La justice grecque qui a déjà inculpé la moitié des députés du parti Aube dorée, a demandé la semaine dernière la levée de l'immunité parlementaire des neuf autres députés du groupe dans le cadre de l'enquête visant le parti au titre "d'organisation criminelle".

Aube dorée (Xhryssi Afghi) est entré au parlement en juin 2012 avec 18 députés. Neuf d'entre eux, dont Nikos Michaloliakos, fondateur et chef de cette formation, ont été inculpés dont six sont en détention provisoire.