Nouveau gouvernement : La classe politique réagit positivement

Affichant espoir et optimisme, c'est à l'unanimité que les responsables libanais ont salué samedi la formation du nouveau gouvernement de Tammam Salam, annoncé plus tôt dans la journée.

L'ancien Premier ministre Nagib Mikati a félicité les Libanais à cette occasion, tout en disant souhaiter que le nouveau cabinet obtienne rapidement la confiance du Parlement. "C'est une étape positive que vient de franchir le Liban, surtout qu'il fait face à de nombreux défis politiques, sécuritaires et économiques", a dit M. Mikati.

Pour sa part, l'ancien Premier ministre Saad Hariri a souhaité samedi que la formation du nouveau gouvernement soit le prélude à une période d'"espoir pour le Liban et les Libanais". Il a par ailleurs salué la "patience et la sagesse" du nouveau Premier ministre Tammam Salam.

De son côté, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, a estimé samedi que la formation du cabinet "permet de normaliser les relations" entre les différentes parties au Liban après de longues crises. "Nous espérons aussi que tout rentrera dans l'ordre, que les institutions reprendront leur travail et que ce travail portera ses fruits aux niveaux de la sécurité et de l'économie. Le pouvoir ne peut être aux mains d'une seule force et devrait être réparti entre toutes les parties", a déclaré M. Aoun lors d'une conférence de presse.

Le patriarche maronite Béchara Raï  a remercié quant à lui Michel Sleiman et Tammam Salam pour la formation du nouveau gouvernement "fruit de la patience, de la sagesse et de la fibre patriotique". Mgr Raï  a souhaité bon courage aux ministres, affirmant que les Libanais "étaient fiers et heureux" de la formation du cabinet.

Dans une déclaration prononcée à Rabieh, à l'issue d'un entretien avec M. Aoun, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé que le nouveau gouvernement sera un gouvernement "de modération". "Nous aurions voulu que les FL soient représentées dans le gouvernement et que nous ayons un Cabinet de 30 ministres incluant le Parti social national syrien (PSNS), le député Arslane et le ministre Karamé", a déclaré M. Bassi. "Nous espérons que ce gouvernement permettra la relance du dialogue interlibanais", a-t-il encore dit, ajoutant espérer  "que le gouvernement émette les décrets concernant le secteur pétrolier, un dossier stratégique pour le pays".

Le nouveau ministre libanais des Finances, Ali Hassan Khalil, membre du mouvement Amal, a affirmé de son côté que le 8-Mars a remporté une "victoire politique" avec la formation du nouveau gouvernement Salam "en faisant passer le pays vers une situation meilleure". Le ministre a par ailleurs salué le caractère "unifié" et "rassembleur" du nouveau cabinet. "Nous avons fait quelques sacrifices sur le plan politique pour permettre la naissance de ce gouvernement, a-t-il ajouté. Mais nous n'avons rien perdu".

Une affirmation qui intervient quelques minutes après les sévères critiques de l'ex-directeur général de la Sûreté générale libanaise, le général Jamil Sayyed qui s'en est pris au 8-Mars pour avoir accepté la nomination de l'ancien directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi, comme nouveau ministre de la Justice.
Le gouvernement de Tammam Salam a failli ne pas voir le jour en raison de la nomination par le Courant du Futur du général Rifi comme ministre de l'Intérieur, une candidature contestée par le Hezbollah et Amal en raison de l'hostilité affichée par l'ancien directeur général des FSI envers le régime syrien.

S'adressant aux dirigeants du Hezbollah et d'Amal, M. Sayyed a affirmé que "ce n'est pas la première fois que les deux plus importants mouvements chiites libanais commettaient une erreur aussi grave à l'égard de leur public". Il a de ce fait annoncé qu'il se voyait obligé "avec regret" de couper "toute consultation" avec le 8-Mars, en raison de cette "erreur injustifiable".

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