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Culture - Théâtre

« Hadda », une performance marocaine juste et émotionnelle

Les artistes marocains de Dabateatre ont présenté « Hadda », toujours au Tournesol. L'actrice Jamila el-Haouni raconte une femme tourmentée par la vie.

Une vue du spectacle.

Ce théâtre-concert fait partie de la programmation d'Agora 1. Il s'agit d'une série de représentations venant du Liban, de Syrie, de Tunisie et du Maroc. Le but de cette initiative est d'encourager les jeunes artistes arabes à laisser parler leur envie d'expérimentation et leur créativité, tout en instaurant un dialogue avec le public.
Jaouad Assounani, dramaturge et metteur en scène de Hadda, observe la salle du théâtre se remplir ; une cinquantaine de personnes. Le décor : une toile blanche couvre le fond de la scène, une sorte de narguilé géant, qui n'est autre qu'un micro, et des habits posés sur le côté. Un groupe de musiciens est là avec batterie, clarinette, violoncelle et trompette. Des fils transparents et une caméra descendent du plafond.
Drapée de blanc, l'actrice entre en scène. Elle s'adresse à Dieu en regardant la caméra, son visage filmé apparaît sur la toile blanche, si bien que le public a l'impression d'avoir une perspective omnisciente. Lorsque la musique commence, Jamila el-Haouni lit une prière devant des images de nuages galactiques. Elle mimera ensuite le lavement du visage, des mains et des pieds. Et avec une justesse et une performance à couper le souffle, alternant rires et pleurs, elle racontera les expériences de Hadda, cette femme violée et torturée venant d'un milieu pauvre. Sa vie de prostituée, ses questionnements parfois naïfs sur des événements historiques, religieux et politiques, les multiples émotions ressenties par une femme à divers moments de sa réflexion et de sa vie sont parfaitement rendus. Elle redécouvre son corps après la torture, se rappelant avec hésitation des noms de ses membres.
Vêtue d'une perruque blonde et de hauts talons, la transition vers la prostitution se fait en fumant et buvant en compagnie du groupe de musiciens. Ses clients « connaissent son corps, mais pas son cœur ». La mise en scène ne connaît aucune fausse note. Et pour clôturer cette partie de vie de débauche, Hadda tire sur les fils transparents, laissant tomber de l'eau sur scène. Trempée, elle se recouvre du drap blanc pour parler de sa nouvelle vie de femme du cheikh Abou Hamsa, ancien moujahid et imam.
Toute la représentation sera rythmée par la lecture d'extraits du Coran (parfois même accompagnée de danse) et par des dialogues avec Dieu. Enfin, Jamila el-Haouni enfile un anorak, des bottes, un sac à dos, descend de scène et quitte la salle. Ovation du public amplement méritée.

Ce théâtre-concert fait partie de la programmation d'Agora 1. Il s'agit d'une série de représentations venant du Liban, de Syrie, de Tunisie et du Maroc. Le but de cette initiative est d'encourager les jeunes artistes arabes à laisser parler leur envie d'expérimentation et leur créativité, tout en instaurant un dialogue avec le public.Jaouad Assounani, dramaturge et metteur en...

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