Pour Aoun, un gouvernement de fait accompli entraînerait une nouvelle guerre civile

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, a rejeté mardi l'idée de la formation d'un gouvernement composé de ministres "neutres ou technocrates", tel que souhaité par le chef de l'Etat Michel Sleiman. Dans une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire, le général Aoun a affirmé que les "personnes neutres sont des personnes qui ne donnent pas d'avis", appelant le président libanais à ne pas "ouvrir la voie à la paresse et à la neutralité (en politique)".

Le chef du CPL s'est par ailleurs interrogé sur les "véritables" raisons qui empêchent la formation d'un nouveau gouvernement. "Certains disent que c'est un pays étranger qui intervient pour bloquer la formation, alors que d'autres affirment que c'est la formule des 9-9-6 (neuf portefeuilles respectifs au 8 et au 14 Mars, et six aux centristes, NDLR) qui pose problème", a dit le général Aoun. "Que le président nous dise qui est derrière le blocage, car ce n'est certainement pas moi", a-t-il assuré, affirmant qu'une "grande responsabilité pèse sur le chef de l'Etat".
Le chef du CPL a par ailleurs dénoncé, sans les nommer, ceux qui parlent "d'isolement" , mettant en garde contre un retour à la guerre civile. "N'avons-nous rien appris des évènements des années 70 et des répercussions que peuvent avoir certaines décisions politiques sur le pays?, a-t-il demandé. Pourquoi nous menacent-ils de composer un gouvernement (de fait accompli)?"