Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Egypte-Crise

Les Frères musulmans défient les autorités égyptiennes

Les islamistes manifestent malgré l'interdiction ; 3 morts et 265 arrestations.

Au Caire hier, de la fumée s’élevait aux portes de l’université al-Azhar, où la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des étudiants islamistes qui lui jetaient des pierres. Khaled Desouki/AFP

Des rassemblements interdits des Frères musulmans en Égypte ont été marqués hier par des heurts meurtriers et des centaines d'arrestations.
Défiant la vague de répression qui s'abat sur eux depuis cet été et leur désignation mercredi comme « groupe terroriste », les partisans de Mohammad Morsi, le président islamiste renversé le 3 juillet par l'armée, avaient appelé à manifester au Caire et partout dans le pays. Les manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays après la grande prière hebdomadaire et ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Des heurts ont éclaté par endroits avec les forces de l'ordre, qui comptent plusieurs blessés et véhicules incendiés, mais surtout avec des opposants aux Frères musulmans. Ces derniers types d'affrontements ont fait au total trois morts dans plusieurs villes, selon le ministère de l'Intérieur. Selon une source hospitalière, un homme a été tué à Samaloute, au sud du Caire. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hany Abdel Latif, a accusé les manifestants d'avoir utilisé des armes à feu et des bombes incendiaires. Au Caire, de la fumée s'élevait des dortoirs de l'université al-Azhar, où la police a tiré des gaz lacrymogènes vers des manifestants qui jetaient des pierres.


À travers le pays, 265 « éléments des Frères musulmans » ont été arrêtés pendant des affrontements, et des mesures sont prises pour qu'ils soient pris en charge par la justice conformément à la décision gouvernementale de désigner la confrérie comme « groupe terroriste », selon le ministère. Compte tenu de cette désignation, les responsables des Frères musulmans risquent la peine de mort et les manifestants jusqu'à cinq ans de prison. Quant aux membres de la confrérie, ils sont interdits de manifestation, et le journal du mouvement, Liberté et Justice, a été définitivement interdit, de même que le parti du même nom, qui avait remporté toutes les élections organisées depuis la révolte de 2011. Le secrétaire d'État américain John Kerry a déploré la décision du pouvoir égyptien.


L'homme fort du nouveau pouvoir, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée, avait promis jeudi « d'éliminer » les terroristes et de faire revenir la « stabilité » dans le pays, après deux attentats en deux jours.

 

Risque de radicalisation
Mardi, un attentat-suicide à la voiture piégée contre un bâtiment de la police a fait 15 morts à Mansoura. Cet attentat a été revendiqué par un mouvement jihadiste, Ansar Beit al-Maqdess. Mais le gouvernement considère les Frères musulmans comme responsables de cette attaque, que la confrérie a dénoncée. Jeudi matin, un attentat visant un bus a fait cinq blessés dans le nord du Caire. Jeudi soir, des étudiants partisans de M. Morsi s'étaient déjà rassemblés au Caire. Des heurts avec des opposants au président déchu ont fait un mort ce soir-là.


Depuis la destitution de M. Morsi, l'Égypte est entrée dans un engrenage de violences. Les autorités répriment dans le sang les islamistes, et les plus radicaux d'entre eux mènent des attaques qui ont tué plus d'une centaine de policiers et de soldats. Bannis mais tolérés sous le régime de Hosni Moubarak et véritablement sortis de la clandestinité à son départ en 2011, les Frères musulmans pourraient se radicaliser après avoir été dépossédés d'une présidence acquise via les urnes, estiment les experts.

 

Pour mémoire
Les Frères musulmans officiellement déclarés "organisation terroriste"

Vers un retour à l'État policier en Égypte ?

El-Qaëda plus forte et dangereuse que jamais, selon les experts

Des rassemblements interdits des Frères musulmans en Égypte ont été marqués hier par des heurts meurtriers et des centaines d'arrestations.Défiant la vague de répression qui s'abat sur eux depuis cet été et leur désignation mercredi comme « groupe terroriste », les partisans de Mohammad Morsi, le président islamiste renversé le 3 juillet par l'armée, avaient appelé à manifester...
commentaires (1)

Des étudiants islamistes incendient des bâtiments d'université au Caire...étudiants...islamistes...université... cherchez l'erreur. Ils sont étudiants en quoi? en décapitation ou dégustation de foie?

GEDEON Christian

13 h 48, le 28 décembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Des étudiants islamistes incendient des bâtiments d'université au Caire...étudiants...islamistes...université... cherchez l'erreur. Ils sont étudiants en quoi? en décapitation ou dégustation de foie?

    GEDEON Christian

    13 h 48, le 28 décembre 2013

Retour en haut