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Moyen Orient et Monde - Égypte

Les Frères musulmans veulent faire d’al-Azhar leur tremplin

Le grand imam de la prestigieuse Université du Caire est confronté à une fronde des étudiants qui exigent quotidiennement sur le campus le retour du président Morsi.

L'Université al-Azhar du Caire, berceau depuis plus d'un millénaire de la pensée islamique, est devenue un enjeu politique pour les Frères musulmans, qui veulent en faire leur bastion face à la répression dont ils sont l'objet en Égypte.
Lorsque le général Abdel Fattah al-Sissi est apparu en juillet à la télévision pour annoncer que l'armée avait déposé le président islamiste élu Mohammad Morsi, le grand imam de la mosquée et de l'Université al-Azhar, cheikh Ahmad el-Taëb, se tenait à ses côtés. Il perpétuait ainsi une tradition voulant que les responsables de la vénérable institution apportent, par leur prestige et leur autorité, leur caution au pouvoir en place. Mais l'imam est désormais confronté à une véritable fronde des étudiants qui exigent quasiment chaque jour sur le campus le retour au pouvoir du président déchu. « Nous trouvons déshonorant qu'un grand imam soutienne un coup d'État militaire sanglant », estime ainsi Youssef Salahein, un étudiant en islam et en anglais âgé de 21 ans. « Nous ne lâcherons pas tant qu'il n'aura pas été chassé d'al-Azhar et jugé pour ses crimes, comme tous les responsables militaires », ajoute-t-il.
La colère qui gronde sur ce campus réputé plutôt tranquille contraste avec le soutien dont bénéficie le général Sissi un peu partout dans le pays, qui a peu répondu aux appels à la résistance lancés par les Frères musulmans. Portés au pouvoir par les urnes après la chute de Hosni Moubarak, les dirigeants de la confrérie se sont pour la plupart retrouvés en prison après l'intervention de l'armée dans le processus politique. Les Frères semblent désormais considérer al-Azhar comme le talon d'Achille des autorités, pourtant déterminées comme tous les gouvernements égyptiens par le passé à veiller à ce que les islamistes n'exploitent pas à des fins politiques les institutions religieuses et universitaires.

Privés de l'onction
Avec le rayonnement dont elle jouit dans l'ensemble du monde musulman sunnite, l'université cairote constitue un champ de bataille privilégié pour les Frères musulmans, d'autant que le corps professoral soutient, ouvertement pour une petite partie et tacitement dans sa majorité, la contestation estudiantine. En s'implantant à al-Azhar, les Frères priveraient l'actuel pouvoir de l'onction islamique dont se sont prévalus tous les gouvernements militaires du pays depuis soixante ans. La « prise » d'al-Azhar serait particulièrement bienvenue pour la confrérie au moment où le gouvernement multiplie les mesures répressives à son encontre. Plus d'un millier de ses partisans ont été tués dans des manifestations depuis juillet, selon des organisations de défense des droits de l'homme.
Comme sous Moubarak, les sermons des imams doivent au préalable passer sous les fourches caudines du ministère des Affaires religieuses, qui a par ailleurs fermé plusieurs mosquées de quartier tenues par des religieux indépendants. Enfin, les autorités ont interdit le mois dernier tout rassemblement ou toute manifestation dans ou devant les lieux de culte.
Ces pressions n'ont pas altéré l'ardeur militante des étudiants d'al-Azhar, où les graffiti anti-Sissi pullulent, et où manifestations, grèves et blocages des entrées de la faculté ont incité le président de l'université à solliciter le mois dernier l'intervention de la police, une atteinte, selon ses détracteurs, à la sanctuarisation du lieu. Certains professeurs qui sympathisaient silencieusement avec les Frères osent désormais afficher ouvertement leurs convictions. « Les étudiants sont, au bout du compte, sous les responsabilités de cheikh el-Taëb et il devrait les protéger », juge Reda Ahmad, un enseignant de 38 ans. « Je ne peux pas participer (aux manifestations) mais je suis de tout cœur avec eux », déclare de son côté un autre professeur souhaitant garder l'anonymat.

(Source : Reuters)

L'Université al-Azhar du Caire, berceau depuis plus d'un millénaire de la pensée islamique, est devenue un enjeu politique pour les Frères musulmans, qui veulent en faire leur bastion face à la répression dont ils sont l'objet en Égypte.Lorsque le général Abdel Fattah al-Sissi est apparu en juillet à la télévision pour annoncer que l'armée avait déposé le président islamiste élu...

commentaires (1)

du tremplin ,ils vont sauter dans une piscine vide...et avoir très mal à la tête...

GEDEON Christian

01 h 13, le 23 décembre 2013

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Commentaires (1)

  • du tremplin ,ils vont sauter dans une piscine vide...et avoir très mal à la tête...

    GEDEON Christian

    01 h 13, le 23 décembre 2013

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